• 04 05 90 Se dépouiller de soi-même

    04-05-90 —

    Se dépouiller de soi-même.


    (Suite du 04-05-90 1

    Bien sûr on peut s’instruire à propos de l’univers, à propos des lois de Dieu. Savoir comment se constitue le cosmos, c’est très beau, ça permet d’avancer dans une certaine mesure. Ça permet d’être aussi utile aux hommes, ça permet de manipuler certaines lois pour rendre la vie plus facile. Puis plus tard pour être utile au Maître, au Koumara. Mais cela ne veut pas dire qu’il y a là, une entrée pour regarder Dieu, pour concevoir Dieu et pour imaginer ou conclure sur la volonté de Dieu et sur ce que Dieu attend de ses disciples.

    Lorsque l’on dit que tout est unité on parle de la manifestation de Dieu, et lorsque l’on dit que tout est dualité aussi, on parle encore de sa manifestation, mais on ne parle pas de Dieu en tant qu’esprit. On parle de Dieu en tant que corps, corps cosmique.

    Vous êtes une partie du corps cosmique de Dieu, c’est certain, mais cependant, si vous voulez aller quelque part en spiritualité, c’est bien vers l’esprit de Dieu qu’il faut aller. Et c’est là où il faut arrêter la tête, arrêter de confondre les notions. Dieu n’est rien que l’on puisse confondre ou identifier à pour l’instant, et surtout pas lorsque l’on est un aspirant.

    Par contre dire la maison de Dieu est une unité, là oui tu as raison, là oui je le confirme. Mais dire en même temps que la maison de Dieu est bâtie sur deux colonnes, là aussi je le confirme, mais on ne parle pas de la même partie de la maison. Lorsque l’on dit que la maison de Dieu tient sur deux colonnes on parle de l’univers dualiste, les deux énergies qui par leur friction font que la vie existe, que le feu de la vie a lieu et éclaire l’univers, éclaire les corps par le prana.

    Qu’est-ce que la lumière de la vie ?
    Ce n’est rien de plus que cette friction, le feu allumé par deux opposés et cela crée le prana. Le prana est une chose que l’on identifie trop banalement à une simple énergie de vitalité que l’on trouve dans le cosmos, qui rentre par la rate et ressort par les pores et qui va Dieu sait où. Le prana est quelque chose de beaucoup plus sacré. C’est une énergie hautement divine. C’est l’électricité du ciel et là il faut comprendre que c’est le même feu qui est à l’origine de l’âme de chacun.

    Il y a donc une part du prana qui se scinde, qui s’individualise et qui devient des âmes. Il y a une part du prana qui reste indifférenciée, qui reste non segmentée pour pouvoir devenir une énergie de vie qui continue d’alimenter les vies qui ont été créées.

    Lorsque vous respirez du prana ne banalisez pas la chose en pensant que c’est de l’énergie de la nature ou du soleil. C’est une substance atmique que vous respirez, c’est une âme, la même substance que votre âme, mais à l’état indifférencié.

    Donc, imaginez que si en prenant du prana vous vous sentez bien, puisque je vous dis que c’est la même substance qui compose votre âme, imaginez dans quel état vous pouvez être le jour où vous allez absorber véritablement votre âme, être connecté à l’âme. C’est toute la jeunesse qui reviendra sur vous, non pas que vos cheveux blancs vont redevenir bruns. Je ne parle pas de cette jeunesse-là. Mais d’une jeunesse qui vient de l’intérieur et qui fait que le corps est maintenu malgré tout. Quelque fois, si vous avez un guide bienveillant qui vous permet de venir ajuster le dosage des glandes, vous pouvez en effet régénérer votre corps.

    Il faut pour cela avoir une bonne raison et tout le monde va se trouver une bonne raison. Tout le monde va se dire : si je médite bien, si je fais de gros efforts, j’aurai peut-être un guide qui me montrera comment doser la substance de mes glandes pour régénérer mon corps. Bien sûr tout le monde est intéressé à vivre d’avantage. Cependant, il faut savoir que lorsque l’on arrive à ce point là, vivre est un moment où on réfléchit à deux fois, parce que vivre est une réalité inférieure à ce que peut être la vie de l’autre côté.

    Donc, généralement les disciples qui veulent prolonger leur corps le font plus par service et jamais pour vivre plus que les autres, parce que pour eux, vivre devient un véritable sacrifice.

    Lorsque vous êtes aux prises avec la vie, avec les événements, les émotions, la famille, le travail, la vie sociale, les voisins et les inconnus que vous croisez dans la rue et qui font toutes sortes de mauvaises choses, comment vous comporter pour être sûr de développer en vous chaque jour d’avantage un peu de réalité ?

    Eh ! bien, vous comporter d’une manière simple, et là se trouve le juste milieu, la simplicité. Il se passe un événement qui vous déplaît. Cet événement arrive tel qu’il est, il ne peut pas être déplaisant, parce que ce même événement pour quelqu’un d’autre peut être plaisant. Donc en lui-même l’événement ne contient pas la nature plaisante ou déplaisante. C’est une notion qui n’est pas inhérente à l’événement lui-même. Cela veut dire que tout événement est absolument neutre. S’il n’était pas neutre il ne pourrait pas être bon pour quelqu’un et mauvais pour un autre.

    Par contre, l’homme qui s’avance vers l’événement va faire toute la différence entre l’agréable et le désagréable. Donc, lorsque des événements viennent vers vous, que vous êtes dans la vie, si vous voulez faire le point entre la réalité et l’illusion, cessez d’identifier les événements de bons et de mauvais. Cessez d’identifier votre destinée en bonne et mauvaise, en spirituelle et profane, en initiatique ou simplement en aspirante. La destinée est un trait pur qui va vers horizon, qui va vers Dieu, qui va vers le réel. Si elle apparaît comme étant négative, ou pleine d’épreuves, un peu spirituelle ou très initiatique, cela ne tient pas de la destinée elle-même, mais à ce que vous en faites.

    Il faut donc dépersonnaliser les événements, et vous verrez que vous arriverez beaucoup plus vite à vous en détacher. Si vous voulez vous détachez d’un événement que vous considérez comme mauvais, néfaste, agressif, vous essayez de vous détacher en vous comprimant, en refoulant une émotion, en essayant de rejeter la pensée qui vous vient, et vous vous dites je ne suis pas encore prêt pour qu’en claquant des doigts je puisse être détaché.

    C’est là que vous vous inventez un Maître. Parce que face à cette somme d’efforts que le disciple doit faire pour aller contre l’événement, pour lui donner du courage il lui faut un Maître qui le regarde, et il lui dit : « Je le fais pour toi. » Ou il s’invente un Dieu et lui dit : « C’est toi qui as inventé cette vie, regarde comme je l’affronte, comme je pleure et en même temps comme je continue à t’aimer. » Et l’homme n’arrête pas de pleurer sur lui-même et ça devient ridicule.

    Ce qui fait, que toute cette réaction en chaîne aura démarré uniquement parce que l’homme va personnaliser un événement, et il va lui donner une qualité. Comme il s’est lui même personnalisé, identifié en se disant je suis un tel, je suis cette somme de qualités, je suis cette somme de défauts, je suis ce complexe, je suis ce traumatisme, il va qualifier de la même façon les événements, et il va dire cet événement est bon ou mauvais.

    C’est en suite à cause de cette même maladie que la vie se trouve qualifiée, alors que la vie se déroule simplement. Comme une vague, elle se déroule depuis le cœur de l’océan et vient se jeter souplement sur la plage apportant à chaque vague de nouveaux coquillages. Celui qui se promène sur la plage trouve que chaque vague est pleine de richesses, de trésors, de merveilles, de nouveautés, parce que chaque vague amène à l’état visible sur la plage ce que le promeneur ne pourrait pas aller chercher de lui-même dans le fond de l’océan.

    La vie c’est la même chose, elle amène des événements, ces événements sont comme des coquillages, et l’homme va ramasser chaque coquillage qui vient vers lui. Mais voila, il se trouve que l’homme n’est pas simplement l’homme de la plage, il est aussi l’homme du village, et au village les gens parlent beaucoup. Ils ont créé des petites cases, des petits tiroirs et tous ceux qui dans d’autres générations sont allés ramasser des coquillages ont décrété que celui-là était un beau coquillage, que celui-là était moins beau, et de génération en génération, tous les promeneurs qui ramènent leurs coquillages se trouvent jugés, classés en bons, moins bons, nuls. Et celui vers qui la vague ne dépose que des coquillages ternes, cassés, croit que sa vie n’est pas bonne, qu’il n’a en tout cas pas la protection de Dieu.

    Mais qui sait si ce n’est pas lui qui a les meilleurs coquillages, des coquillages qui ont commencé à être polis. Il suffit au promeneur de continuer à les polir pour en faire un galet parfait et avec ce galet s’amuser sur les vagues pour en faire des ricochets. Le galet ira si loin qu’il retournera au cœur de l’océan et comme chaque galet contient un message, le cœur de l’océan va lire ce message et renvoyer tout ce que le promeneur avait marqué dans le galet.
    Alors que celui qui reste à admirer son beau coquillage ciselé, travaillé par la nature, ne peut pas s’en servir de galet et communiquer avec le cœur de l’océan qui donc ne renverra rien.

    Beaucoup de disciples se croient petits, oubliés, se croient à un niveau qui n’intéresse ni Dieu, ni les Maîtres, alors que ce sont eux qui ont les plus beaux galets à lancer dans l’océan, et beaucoup d’autres disciples, tout autant disciples que les premiers se croient très beaux, très avancés, pleins de connaissances parce qu’ils ont de beaux coquillages.

    Ce qui ne veut pas dire que celui qui a de beaux coquillages est un imbécile et qu’il faut s’en détourner. Non, chaque chose a son utilité, il y a un temps pour collectionner les beaux coquillages, c’est une forme d’évolution, il faut apprendre dans la vie. Il faut acquérir des notions pour pouvoir se préparer plus tard au discernement. Et puis, il y a un temps où il faut savoir polir les galets et lancer les galets.

    Où est la réalité dans tout cela ?

    La réalité ne va se trouver ni chez celui qui a de beaux coquillages, ni chez celui qui lance ses galets. La réalité se trouve dans le cœur de l’océan au moment où le galet lancé va entrer en contact avec le cœur de l’océan.

    Ce qui veut dire, que vous soyez petits disciples ou grands disciples, parce que vous connaissez beaucoup de choses et que vous avez un certain brio dans une certaine discipline, vous n’êtes ni l’un ni l’autre l’inférieur ou le supérieur dans la réalité. Vous êtes à des pages différentes du livre de la vie. Il y a des pages qui paraissent brillantes et d’autres qui paraissent ternes, c’est sûr. Puisque dans la vie tout semble être une relation de pouvoir, alors on va inventer la brillance et le terne. Celui qui rentre chez lui tous les soirs et qui est plein de problèmes et qui essaie de méditer qu’en même, celui-là va croire que sa vie est terne, que sa spiritualité est terne et qu’il a qu’un maigre, maigre coquillage.

    Tandis que celui qui est aimé par des amis, qui fait des méditations, qui fait des conférences, qui écrit des livres, ou qui est connu dans son cercle, qui est brillant et qui fait l’admiration de beaucoup, celui-là va croire qu’il a un beau coquillage, mais en fait ni l’un ni l’autre ne va se trouver dans la réalité.

    La réalité, l’un et l’autre vont la rencontrer lorsqu’ils vont rentrer à l’intérieur et essayer de prendre connaissance de l’intérieur. Ce qui fait que l’on soit propriétaire d’un galet ou d’un coquillage, l’épreuve de la vérité se fait toujours dedans. C’est pour cela qu’il est interdit de te juger toi-même. Tu n’as pas à te juger. Il y a des pages brillantes d’extériorisation où l’on est tout en coquillages et il y a des pages apparemment plus ternes, d’intériorisation où il semble qu’il n’y a que des galets. Mais ce n’est pas à toi de juger ce qui est bon ou mauvais. Rentre à l’intérieur et tu verras ce qui est bon ou mauvais.

    Alors qu’est-ce que l’illusion ?

    Je vous en ai parlé tout au long de ce discours en fait et j’ai répondu à la question que je vous ai posée. Qu’est-ce que l’illusion d’après vous ?
    Essayez d’aller au cœur du mot. Essayez de percevoir la vibration ?
    Est-ce que l’illusion est quelque chose qui plane sur de la vie pour faire épreuve, de manière que remonte au ciel que les vainqueurs. Beaucoup de disciples croient en cela, il y a l’illusion comme épreuve, et en remportant l’épreuve je prouve que je suis bon.

    Mais tu es bon pour quoi ?

    Si tu imagines un tel schéma d’évolution, tu es bon pour qui ? Tu imagines que tu es assez bon pour Dieu ?
    Est-ce que tu connais Dieu pour savoir à quel point ou comment tu dois être bon pour plaire à Dieu. Non.
    Alors pourquoi tu utilises des notions pleines de suffisance et d’erreurs. Être bon pour qui, pourquoi et comment. Est-ce que Dieu te demande la victoire comme s’il voulait s’entourer que de soldats gagnants ?

    Si l’on dit que Dieu est amour et qu’il prête attention aux plus petits de ses enfants, il se contredit profondément en érigeant une spiritualité avec des épreuves progressives et éliminatoires.

    Il faut que chaque pensée que vous entretenez, que les principes auxquels vous croyez soient comme une perle et il faut que chaque perle soit de la même nature et avoir un trou au même endroit pour que cela compose un collier. Si un principe s’écarte de cet axe, cela veut dire qu’il n’y a pas de vérité et que la conception est fausse, même si l’énonciation est juste.

    S’il y a donc d’un côté Dieu qui fait des éliminatoires et un Jésus-Christ qui vient et qui dit que Dieu est amour, qu’il envoie son fils pour aller parler jusqu’à la dernière brebis et qu’il ne reprendra pas son fils jusqu’à ce que la dernière brebis soit initiée, est-ce qu’il n’y a pas une grande distorsion ?

    C’est comme cela que l’on voit deux philosophies. Puisque les deux ne peuvent pas aller ensemble il faut donc les séparer. Il y a la philosophie de ceux qui disent que tout est épreuve, et la philosophie des autres qui disent que Dieu est amour, qu’il pardonne tout et quoi que l’on fasse on arrivera au bout puisque Jésus est là, et qu’il a promis d’attendre, même les retardataires.

    Et l’on voit les individus se séparer, les cultes se séparer et les comportements ne rien amener d’initiatique, parce que cela va vers tous les abus. Je suis de ceux qui pensent que Dieu pardonne tout, inventons des prières pour qu’en récitant les prières tous les péchés soient pardonnés, reniant ainsi la loi du karma.
    Où est la logique ?

    Et ceux qui pensent que tout est épreuve, ne vont pas avoir ce sentiment fabuleux qui est secours vis-à-vis de l’autre, la grâce de Dieu vis-à-vis de l’autre, le pardon justement, mais dans quelle mesure. Ils vont s’accumuler un karma très négatif qui est en fait le karma de l’amour, puisque ces êtres-là manquent d’amour, et qui développent d’ailleurs un orgueil sans égal. Ces êtres ont tôt fait de basculer dans la magie noire sitôt que les choses ne vont pas comme ils le souhaitent. Ils se disent : Dieu existe, oui, mais il est très loin. C’est un être d’une nature telle que l’homme ne peut ni le concevoir, ni le toucher, donc puisque je suis sur terre je vais essayer d’arranger ma vie comme je le souhaite.

    Donc, pour ne pas partir vers ces notions fausses, il faut avoir souci de quelques principes de base, et depuis ces principes de base, on s’ouvrira vers les principes annexes, mais gentiment et en toute sécurité.

    Quels sont les principes de base ? Le discernement.
    À quoi amène le discernement ?
    À des principes annexes comme je viens de le dire, mais qui sont de plus en plus profonds. On y rencontre les notions de réalité, d’illusion, le choix, donc l’action. Car choisir entre une réalité et l’illusion, c’est démontrer une action et faire preuve d’une action, même si elle n’est qu’au niveau de l’esprit et de l’intelligence.

    Donc, l’homme se trouve là face à un triangle, le bien, le mal, le choix. Et face à ce triangle il n’a qu’un instrument, le discernement.

    Comment le disciple va se tirer d’affaire ?

    En employant une méthode très simple, rester dans le juste milieu. S’il y a un bien, cela ne compte pas, s’il y a un mal, cela ne compte pas non plus. Le disciple se précipite trop vers des jugements qui ne sont pas la réalité, parce qu’il cherche trop à être bon, bon disciple. Alors il est pressé, il est anxieux. Il se demande où est la vérité ?

    Alors il se souvient que dans tel livre on cite tel et tel cas, dans un autre de tel et tel exemple, bouddha nous à dit ça, JÉSUS nous à dit autre chose et très vite il essaie en faisant cette salade immense de trouver le bon comportement pour un bon disciple pour se plaire à lui-même, pour plaire au Maître, pour plaire à Dieu.
    En fait, ce qui arrive au bout de tout cela ce n’est pas une bonne salade, c’est une grosse omelette et le disciple n’a rien réussi du tout.

    Bien sûr, vu de l’extérieur un frère compatissant pourrait être pris de tendresse et se dire : regarde seigneur comme celui-là est anxieux de te plaire, bénis-le, apporte-lui ta protection. En fait, cela n’attire nullement la compassion.
    Pourquoi ?

    Simplement parce qu’il est encore égocentrique et que donc un défaut ne saurait attirer ni la compassion ni la compréhension du Maître. Il veut, lui, être bon, toute son image est en jeu. Attention, anges du ciel soyez les témoins, je suis en train de faire le choix de ma vie entre le bon et le mauvais et à cause de ce choix je serai le bon disciple ou le mauvais disciple. Je choisis mon image. Quel égocentrisme, quel orgueil, quelle petitesse en même temps dans l’esprit. Faut-il être étroit pour songer de la sorte.

    Un être qui est détaché est détaché aussi avant tout de lui-même. Les hommes veulent toujours se détacher de ce qui est dehors. Là aussi on voit les grandes erreurs. Si je demande à quelqu’un, le détachement c’est quoi pour toi, de quoi veux-tu être détaché ?

    La plupart du temps les individus interrogés vont dire, je veux être détaché du sexe en premier, puis de l’être aimé en second, puis de l’argent, des biens matériels, maison, voiture. Mais en fait, tout cela est faux, c’est jeter dehors tout l’encombrement qu’il y a dedans.
    Te détacher de ta voiture pourquoi ? Elle ne t’a rien fait la voiture, tu en as besoin pour aller dans tous les endroits.
    Tu veux te détacher de ta femme, pourquoi ? Il est bon d’enfanter des enfants, il est bon que tu partages ta vie avec quelqu’un et que vous vous entre-aidiez dans un but spirituel.
    Te détacher des richesses pourquoi ? Si tu en as en trop, donne aux pauvres. Ne te force pas bêtement à être pauvre pour plaire à Dieu.

    Toutes ces choses sont stupides lorsqu’on les analyse et elles ne montrent qu’une chose, c’est que l’homme est aveugle et il ne veut pas se prendre en main, il ne veut pas être l’endroit de l’enjeu. L’endroit de l’enjeu il le met toujours ailleurs, sur la femme, les enfants, sur le travail, sur les autres, la richesse, sur le sexe, mais il n’est jamais lui l’endroit de l’enjeu.

    C’est pour cela que tant de disciples se croient être disciples, Dieu ne leur apparaît jamais. Parce qu’ils ne sont pas disciples, ils sont dans le rêve et dans ce rêve, ils projettent des tas et des tas d’erreurs, de notions fausses. Ils pensent qu’en priant, ils vont agiter la sonnette du Seigneur. En fait, ils ne font du bruit que dans leur propre monde.

    Le disciple doit être avant tout détaché de lui-même, et lorsque tu es détaché de toi-même, tu es détaché de tout, puisqu’il n’y a que toi qui t’en attaches. Rien n’est capable de t’attacher. L’argent n’a pas de pouvoir en lui-même, la voiture non plus, la femme, les enfants non plus. Rien n’a de pouvoir en soi, chaque événement est neutre.

    Par contre, si tu es attaché à toi-même, alors tu vas t’attacher à tout. Plus il y a en toi une énergie d’attachement, en vivant cette énergie d’attachement elle va t’attacher à tout ce qui traîne et pas simplement à ta voiture ou ta maison, mais à tout ce qui fait ta vie, la longueur de tes cheveux, celle de ton pantalon, la grosseur de ta poitrine, la longueur de ton sexe. Ce qui fait que tu seras très fier d’avoir un sexe abondant si tu es un homme, et la femme sera très fière d’avoir des fesses rondes. Tous les attachements viennent d’un seul attachement, celui que l’on voue à soi-même.

    Je m’aime, et que je m’aime beaucoup, moi. Moi je m’aime et je veux être le bon disciple qui fait le bon choix.
    Lorsque l’on ne fait pas le bon choix, je me déteste, je ne peux plus me supporter, je ne peux plus me voir dans un miroir. Je suis stupide, idiot, je ne dis jamais le mot qu’il faut, et voilà que commencent les complexes, les traumatismes, tout ce qui va avec l’infériorité.

    Tandis que si j’ai l’occasion de me trouver beau et beau parleur surtout, je cours vers le complexe de supériorité. En faisant cela, je suis une âme prisonnière. Même si je gagne toutes les épreuves du cosmos, je reste dans l’illusion, parce qu’il y a un pieu auquel je reste attaché, c’est le moi.

    Moi, Oh ! qu’il est beau ce moi. Regardez-le, mais ne vous identifiez pas à lui. Regardez-le comme vous regarderiez un vêtement. Parce que si vous regardez votre moi en pensant que c’est ce moi que vous allez rencontrer, vous allez avoir honte de voir ce qu’il y a à l’intérieur et l’expérience sera ratée. Si vous avez peur d’aller vers lui, peur d’avoir honte, c’est encore le moi qui va regarder une autre partie du moi. Et quand deux moi se rencontrent, qu’est ce qu’ils se racontent : des histoires de moi qui n’en finissent pas.
    À tel moment tu as été beau, à tel autre moment tu as été vilain. Bon, faisons la paix et ne pensons qu’aux beaux moments. La réconciliation des deux parties du moi ne fait pas le bonheur. Non, pas du tout, cela ne fait pas non plus la spiritualité, cela fait de la paresse, de la permissivité.

    Qu’allons nous faire pour bien regarder ce moi, parce que c’est de lui qu’il est question lorsque l’on parle d’illusion, d’identification. Pour marcher vers le réel, pour marcher vers Dieu, pour remporter tous les choix, chaque fois qu’il y a un puissant discernement à faire, c’est de lui qu’il faut tenir compte.

    Qu’est-ce que ce moi ? On va regarder profondément ce moi, pour ceux qui sont d’accord. Je vous propose de vous contempler avec le petit instrument qu’ont les sous-marins, le télescope. Mais vous n’allez pas le faire regarder à l’extérieur, toujours plus haut, mais au contraire vous allez le renter en vous-même. Vous regardez à travers la petite lentille, vous descendez petit à petit en vous, gentiment à l’intérieur de votre corps et vous arriver tranquillement au plexus solaire.

    Dans ce plexus solaire, il y a toutes vos émotions, toute votre mémoire, tout ce que vous avez réussi ou manqué. Regardez toutes les notions et les données qui sont entassées. Regardez tous ces livres empilés les uns sur les autres.

    Prenez le premier livre, il parle de votre petite enfance. Regardez qu’à six ans vous étiez en train de courir dans la nature, vous trébuchez et vous vous faites une vilaine cicatrice sur le visage, cicatrice que vous avez toujours aujourd’hui.

    Donc, comment maintenant je vais interpréter ma cicatrice. Maintenant, ma cicatrice me paraît qu’un jeu d’enfant, d’un enfant qui est tombé et qui en a gardé un souvenir marqué. Mais cela est marqué iniquement dans le livre. Il pourrait y avoir à la place un grain de beauté. Mes idées, mes pensées feront la différence.

    Prenons un autre livre et voyons ce qu’il y a à treize ans, puis à quatorze ans, voyons ce qu’il y a eu hier lorsque je suis sorti du travail, ce qu’il y avait ce matin lorsque j’ai dit bonjour à mon voisin, à mon mari, à ma femme, à mes enfants. Vous vous apercevez que sur ces livres sont notées toutes les actions, les réactions, toutes les émotions, les idées reçues, les idées conclues. Et vous vous apercevez que ces livres sont une vaste mémoire.

    Qu’allez-vous faire avec cette mémoire ?
    Asseyez-vous au milieu de tous ces livres dans cette vieille cave.
    Puisqu’il n’y a que mémorisation, qu’écriture, est-ce que vous allez plus longtemps vous laisser programmer, guider par ces écritures ?
    Est-ce que vous allez continuer à être vécus par ces écritures qui ont été écrites il y a fort longtemps, qui ont été écrites à un moment où en fait on aurait pu écrire autre chose, si l’on avait eu la connaissance que l’on a aujourd’hui, la maturité d’aujourd’hui.

    Alors pourquoi avec l’assurance d’aujourd’hui, la connaissance d’aujourd’hui est-ce que l’on se laisserait abêtir par ces écritures qui ont été écrites il y a vingt ans, trente ans, à ces époques où on n’avait pas toute l’expérience d’aujourd’hui.

    Il faut savoir se débarrasser des anciennes écritures. Si aujourd’hui on se trouve performant, cette performance va se trouver entachée par l’incapacité que l’on a inscrite autrefois. C’est ce qui fait que, sur le chemin, le disciple se sent retenu en arrière par un vieux complexe, un vieux traumatisme, une vieille idée, une vieille appréhension. Sans cesse il a des poids qui le retiennent et qui l’empêchent de vivre véritablement libre. Libre, voilà encore un principe de base : Liberté. La Réalité c’est la sœur de la liberté.
    On ne peut pas aller vers la réalité si l’on ne s’est pas libéré des vieilles écritures et de bien d’autres choses dont je vous parlerais et dont j’ai déjà parlé.

    Libération, c’est ça la réalité, mais se libérer de quoi ?

    Se libérer tout ce à quoi on a cru et de tout ce à quoi on va croire demain.
    Voilà un autre piège, croire. Je crois en Dieu, je crois en tous les Maîtres, je crois dans la spiritualité. Qui te prouve qu’elle existe ?
    As-tu rencontré un Saint homme ?
    Tu en as peut-être entendu parler, mais est-ce que tu l’as vu, est-ce qu’il t’a parlé, est-ce qu’il t’a fait faire une expérience ?
    Est-ce que tu l’as vu lui-même en expérience, est-ce que tu as eu une expérience avec lui ou hors de lui ? Non.

    Alors comment peux-tu m’affirmer que la spiritualité existe ?
    Tu vas me dire que c’est qu’en même parce que les sages ont raison quand ils affirment quelque chose, et puis j’ai l’intuition que ça existe.
    D’accord, voilà que tu arrives avec d’autres concepts qui non rien à voir à cette place, l’intuition.
    Quelle intuition, basée sur quoi ?
    Quelle est ta connaissance du monde et de la réalité ?

    Ta connaissance du monde, c’est le travail, c’est la douleur, c’est l’enfantement difficile, ce sont tes problèmes de fin de mois. Alors qu’est-ce que tu vas m’inventer à propos de l’intuition ? Le rêve, le rêve des anges, le rêve d’un monde éthéré, d’un monde parfait, d’un monde où la douleur s’arrête. C’est ça ton intuition, c’est en fait de l’espérance.

    Tu n’es pas intuitif quand à la spiritualité, ce n’est pas vrai, tu te mens à toi-même, tu ne l’as jamais vu. Mais tu espères qu’elle existe et tu pleures. Tu me cries : ne m’enlève pas cette espérance. Si je n’ai plus d’espérance je ne suis plus rien, je ne sais plus où aller, je ne sais plus qui est Dieu, je ne sais plus s’il existe vraiment, et qui suis-je moi-même, où est-ce que je vais, où est-ce que je dois aller.

    Voilà que sans espérance tu n’as plus de vie. Mais si c’était une vraie espérance je n’aurai pas pu la souffler comme la flamme d’une bougie. C’est là, que je te démontre que ton espérance n’est pas l’espoir de l’âme, la foi. C’est de la croyance. Je crois en un monde meilleur.

    Et tu l’espères pourquoi ?

    Comme je te l’ai dit tout à l’heure, toute chose blanche engendre un noir et un noir engendre un blanc. Donc si ta vie est douloureuse, ou si ta vision de la vie est une vision de douleur, tu vas forcément par projection imaginer un monde qui va devenir meilleur, ou qui est déjà meilleur parce qu’il est le monde de Dieu.

    Qu’en sais-tu si le monde de Dieu est différent de celui des hommes, tu ne l’as jamais vu. Donc tu ne peux rien affirmer. Tu ne peux rien t’affirmer à toi-même. Tu es dans le vide suspendu, inconfortable, en pleine terreur métaphysique.

    J’aime bien que tu sois comme cela. J’aime bien que tu sois sans plancher, sans toit, sans paroi. Pourquoi ?

    Parce que tu meurs à toi-même, c’est le chant du cygne. Tu meurs, tu n’arrives plus à croire, parce qu’il n’y a rien à croire. Non pas parce qu’il n’y a rien, mais parce que ce que tu crois pour l’instant n’est pas la vérité.

    Tu meurs à ces vieilles fois, à ces anciennes croyances, ces vieux motifs, ces archaïsmes coincés, étroits, qui te font juger les autres hommes boiteux ou paralysés. Qui te font avoir la langue rapide et très déliée pour juger ton frère sur son niveau intellectuel ou sur l’épaisseur de sa destinée. Très vite, tu utilises la connaissance du karma pour fouetter les autres. Et celui qui a du malheur, tu en rajoutes en te disant : avec toutes les épreuves qu’il a celui-là, c’est qu’il a sûrement été quelqu’un de très mauvais dans une autre vie.

    Mais qu’en sais-tu, il a peut-être été quelqu’un de meilleur que toi, plus fort que toi. Alors pour accélérer sa purification il a choisi de nombreuses épreuves qui n’ont rien à voir avec son karma, mais qui sont juste des moyens d’accélérer sa purification.

    Et toi, parce que tu as une petite connaissance sur le karma, le choc en retour, tu identifies tous les gens malheureux à d’anciens monstres qui sont en train de payer la note.
    La terreur métaphysique est une bonne chose, être suspendu dans les airs sans plus aucune idée ou pierre pour se reposer, c’est l’endroit où tu es en train de te renouveler. Phénix engendre-toi de nouveau.

    Et maintenant quels sont les principes depuis ce point.

    Maintenant d’une manière épurée contemple de nouveau les concepts dont je viens de parler. Maintenant regarde dans ton cœur : Liberté, Réalité, Discernement, Détachement. Vois comme chaque chose a pris sa juste place et si tu n’y es pas arrivé, ce n’est pas grave, petit à petit tu y arriveras. Sois patient et volontaire. Je n’ai pas dit plein de foi, je n’ai pas dit plein de croyance. J’ai dit volontaire.


    Lorsque je dis volontaire, je ne renie pas la foi, le feu de la foi. Mais il faut savoir que la foi ne s’obtient qu’à un certain degré de détachement.
    ........................
    L’homme qui avance sur le chemin qu’avec la foi, la croyance, en vertu du bien dont il connaît tous les points, toutes les règles, il se met en inquisition de tous ceux qui ne rentre pas à l’intérieur de ces règles. C’est là où l’homme est le pire des hommes, parce qu’il se met à juger tout le monde, c’est là qu’il devient mauvais au lieu d’être bon, alors qu’il ne croit qu’en ce qui est bon.

    Puis, lorsqu’il dépasse la croyance et que petit à petit par des purifications il commence à être suffisamment détaché de lui-même pour avoir la juste vision des concepts comme la foi, la liberté, la réalité, alors il est un disciple.
    Il faut être au-delà de soi-même pour être un disciple. Un Maître ne s’avance jamais vers un être très replié sur lui-même, égocentrique, prenant tant de soin vis-à-vis de sa spiritualité, qu’il conclue que la femme est en trop, que les enfants sont perturbant, que le travail est profane et que la société est imbécile et consommatrice.

    Il faut donc apprendre simplement à se détacher de soi-même, et tous les autres détachements auront lieu sans aucun problème, sans que vous ayez à vous forcer vous-même, à vous raisonner vous-même, à vous battre, à vous distancer de quelque chose. On ne peut pas se distancer de quelque chose, c’est impossible, parce que ce quelque chose a une fonction.

    On ne peut pas par exemple se distancer, pour ceux qui vivent la vie à deux, de la vie du conjoint ou de l’épouse, parce que tout simplement quelque fois le conjoint ou l’épouse est une marque de la destinée, il faut travailler ensemble. Alors pourquoi aller contre la destinée, contre une collaboration, une fusion si belle, si enrichissante ? C’est pour cela que le disciple n’arrivera pas à se détacher de l’autre. Pour lui, ce sera véritablement un travail d’Hercule, il demandera à Dieu le soutien, la protection, et Dieu ne lui enverra rien de tout cela, et le disciple verra son désir ou sa dépendance augmenter vis-à-vis de l’époux ou de l’épouse.

    Comment sortir de ce problème ?
    Simplement en se détachant de soi-même encore une fois.

    D’abord expliquons pourquoi est-on attaché à soi-même ?
    Tout simplement parce qu’à l’acte de la naissance, que ce soit la naissance dans le cosmos en tant qu’âme, ou que ce soit la naissance sur terre en tant qu’être incarné, il y a comme inversion des énergies, je dis bien comme, car il ne faut pas glacer le concept, il faut essayer d’en saisir le déroulement.

    Il faut comprendre, imaginer que l’être se trouve dans une dimension que l’on qualifiera de divine, et son incarnation qui va se situer dans une dimension que l’on va qualifier de physique. Le voyage entre ces deux dimensions va se faire par une porte étroite, la même porte qu’emploient tous les atomes pour passer du seuil invisible au seuil visible et constituer le monde et vous donner de l’énergie. Mais il faut savoir que cette danse, ce mouvement ne se fait pas de n’importe quelle manière. Cela se fait dans la forme du symbole de l’infini, le huit couché.

    Il y a donc l’esprit dans son monde divin qui va faire un mouvement sphérique dans son propre monde et arriver à l’endroit de la frontière avec le monde physique. Là, le même esprit va faire la même ronde mais en sens inverse et va revenir au point mais cette fois-ci de sortie du monde physique qui est le même point que le point d’entrée. Cela se fait dans ce sens-là, selon le mouvement du huit de l’infini.

    Ce qui fait que lorsqu’on se trouve dans le royaume du divin les choses paraissent debout et lorsqu’on se trouve dans le royaume de la matière les choses paraissent couchées et l’esprit qui dans le monde divin se sait par exemple indifférencié, dans le monde matériel va s’identifier et être différencié.

    Vous allez peut-être me dire que dans ce mouvement réside un grand piège et que Dieu aurait pu éviter ce piège, ou faire les choses d’après une autre loi.

    Si je voulais vous expliquer exactement pourquoi les mouvements de la vie et de la régénération de la vie ont lieu ainsi, il faudrait vous pousser dans des hauteurs métaphysiques trop importantes, ce qui ne veut pas dire que je vous juge incapables d’y aller. Je ne dis pas du tout cette chose-là. Simplement il y a, il faut l’admettre, des concepts tellement puissants que l’on ne peut pas les transmettre en quelques mots, ou si l’on peut les dire en quelques mots, il faut y ajouter l’expérience qui n’est pas possible ce soir dans le cadre dans lequel nous opérons, il faut entrer en méditation.

    Donc, je vous donne quelques mots et vous ferez la méditation chez vous avec comme guide toute l’énergie du cosmos.
    Pourquoi est-ce que cela se passe de cette manière ?

    Pour expliquer en très peu de concepts, il faut avant tout comprendre qu’il n’y a pas un extérieur et un intérieur, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, une unité, une dualité. Il faut comprendre que tout est dans le même endroit et dans le même être et à la même dimension. Ce qui ne veut pas dire qu’il y a notion d’intérieur. Enlevez de votre esprit la notion d’intérieur, car sitôt que vous l’aurez, vous allez chercher un extérieur.
    Donc imaginez que tout se passe dans un être, mais sans la notion d’intérieur et d’extérieur, donc simplement là, comme un son suspendu, là.

    Qu’est-ce que je veux dire par là.

    Je veux dire simplement que celui que l’on nomme Dieu, celui que tous les disciples cherchent lorsqu’ils cherchent la lumière, qu’ils prient le Maître pour être initiés à cette lumière, cet être que tout le monde aspire, n’est pas un être, ce n’est rien. Quand je dis rien, je ne veux pas dire qu’il est nul, que c’est zéro. Je dis simplement qu’il est au delà.

    Rappelez-vous la notion de manifesté et non manifesté. Il ne faut pas aller vers la nature de Dieu avec les valises, les renseignements que vous avez accumulés à propos de la constitution de son univers. La philosophie de Dieu est bien différente, elle est un état suspendu où l’esprit ne peut pas rentrer, il faut le laisser dehors, il n’y rentre que le cœur, il n’y a que le cœur qui peut voir. Puis, lorsque le cœur a vu et qu’il peut ressortir, il vient enrichir l’esprit qui lui a déjà tout appris. Mais tant que le cœur n’est pas allé voir, l’esprit ne sait toujours pas.

    Quelle est en fait la réalité de tout ce qu’il a appris ? Où est la véritable nature ?

    Pourquoi le mouvement se fait-il ainsi ?
    Il se fait ainsi, parce que cet être est au-delà de l’identification possible. C’est ce que j’ai essayé de briser en vous, le moyen d’identifier Dieu, il faut que cette habitude vous passe. On ne peut pas non plus basculer dans l’autre notion et dire qu’il est inidentifiable, qu’il n’existe pas, qu’il est le néant. On ne peut l’identifier que par le cœur. Alors tant que le cœur n’est pas allé le voir, on ne fait pas rêver la tête. La marque d’un disciple se montre aussi par sa patience, par son acceptation à savoir remettre à demain ce qu’il ne peut pas comprendre aujourd’hui. Il doit avoir la sagesse de s’arrêter et d’attendre.

    La volonté n’est pas contraire à cette sagesse, savoir s’arrêter et attendre. La volonté est un feu qui doit être stimulé lorsque seule cette énergie peut nous faire avancer. Lorsque le cœur va faire cette expérience, la volonté doit au contraire devenir une note d’amour, se transformer complètement et devenir une capacité de contemplation.
    Ce qui fait qu’une seule et même énergie, par des jeux différents, donne naissance à une multitude de qualités que le disciple découvre au fur et à mesure.

    Pourquoi ce mouvement ?
    Comme tout se passe à l’intérieur d’un seul et même être, tout va donc tourner dans sa périphérie. Et il ne peut pas y avoir un intérieur et un extérieur puisqu’il n’y a que lui qui existe.

    Par contre, dès que l’étincelle, une âme disons, va être propulsée dans une région de l’être où il y a le sommeil, il y a une nature qui n’est pas contraire au réveil de Dieu qui constituerait par exemple l’esprit de Dieu, mais parce que l’éveil de Dieu n’existe que par la forme incurvée du sommeil de Dieu.

    Donc on pourrait dire qu’un relief à l’extérieur n’existe que parce qu’à l’intérieur il y a un trou. Si l’on cherche à savoir lequel est le plus vrai, le relief ou le trou, on se trompe. Il faut simplement faire de cette chose une seule et même nature.
    Si l’on essaie de savoir quel Dieu est le vrai Dieu, celui qui dort, qui est dans le cosmos, qui fait le cosmos, qui est tous les hommes, ou celui qui est au ciel, on se trompe. Pour être juste, il faut tout regarder non seulement comme étant Dieu réveillé, potentiel, mais aussi Dieu qui dort, parce que son éveil n’est soutenu que par son sommeil.

    La métaphysique est quelque chose de délicat, non pas parce que l’exercice est difficile pour l’intellect, mais l’intellect a du mal à se faire avec cette métaphysique, uniquement parce qu’il n’est pas entraîné à penser selon des paradoxes.
    Pour l’intellect, il y a le noir et le blanc, et si l’on mélange les deux cela donne du gris, mais il ne peut pas y avoir du noir et du blanc et que ce ne soit d’aucune couleur identifiable.

    Vivre avec le paradoxe, grandir avec le paradoxe, vivre avec le paradoxe est une chose difficile, et le point de vérité est là-dedans, dans le paradoxe résolu.
    Alors, celui qui veut véritablement avancer va me crier : Donne-moi les outils, donne-moi la clé pour résoudre tous les paradoxes, pour me maintenir en équilibre, pour que je puisse voir une bonne fois pour toutes la vérité. Bien sûr je peux te parler de certaines choses, mais dès que tu vas retourner dans la vie, dans la rue, tu vas être à nouveau en conflit entre le bien, le mal, le noir, le blanc et l’équilibre va être rompu. Ce qui fait que quoi que je te dise maintenant, même si tu l’admets, même si tu le sens, sitôt que tu seras dehors, tu vas perdre cet équilibre.

    Tu vas me dire que c’est une mauvaise nouvelle et que je n’ai pas d’espoir envers toi. Je ne dirais pas la chose de cette manière-là. Disons que je sais qui tu es, et moi vois-tu, je ne rêve pas. Je ne me dis pas puisque je leur ai parlé de l’équilibre, ils vont savoir le garder à travers leurs vies. Pas du tout, tu ne vas pas le garder et d’autant plus que je t’en ai parlé. Pourquoi ?
    Parce que tu vas faire l’erreur de le chercher.

    À chaque pas, à chaque décision, à chaque estimation de quelque chose, tu vas chercher l’équilibre. Tu vas te rappeler l’exercice que je t’ai fait faire et tu vas chercher le même point dans l’espace suspendu où il n’y a plus de plafond ni sol et puisque tu y étais bien, tu vas vouloir le retrouver.

    Alors je te mets en garde, c’est en le cherchant que tu vas te distancer de lui. Ce point d’équilibre ne se cherche pas, il ne se trouve pas. Et pourtant tu as l’impression que tu dois le chercher, ne serait-ce que parce que tous les inspirés te dise, il faut évoluer, évoluer implique un concept de mouvement. Moi je te dis qu’il n’y a aucun mouvement.

    Il semble par là que je te dise : il ne sert à rien d’évoluer, on n’évolue pas, ou l’évolution n’existe pas. Je ne renie pas l’évolution, simplement il y a une part en toi qui doit évoluer et une part qui ne doit pas bouger, comme le discours que je viens de te faire. Lorsque tu auras compris cela, tu sauras, depuis l’endroit où tu n’as pas à évoluer, intégrer toutes les choses du monde, toutes les expériences, expériences qui te donnent l’impression que tu évolues, et tu sauras parfaitement ce que tu dois faire pour chaque mouvement. Est-ce que je dois m’investir à fond dans la connaissance intellectuelle, est-ce que je dois devenir un ascète, me consacrer à la prière, à la méditation. Est-ce que je dois devenir un humaniste, travailler pour le bien des hommes. Tu sauras mesurer chaque chose, parce que tu le feras depuis ce point que l’on appelle la non-existence, mais qui est en fait une existence en soi en vérité.

    Si tu arrives à le faire depuis cet endroit de calme, cet endroit où il n’y a pas d’attache, automatiquement ta destinée va s’ouvrir comme un grand-livre et tu vas t’apercevoir que telle et telle chose te sont nécessaires, tu vas t’attacher à les faire comme il faut. Alors que pour l’instant les choses te semblent lourdes, difficiles et adversaires. Tu es heureux de rencontrer l’événement, tu ne le regardes pas comme un adversaire ou comme un Maître sévère qui vient t’écorcher et tu acceptes que la purification passe par la douleur.

    Non, pas du tout, la purification ne passe pas par la douleur, ni par le feu de la purgation.

    Ça, c’est une image qui est créée pour compenser tout l’effort que l’on doit faire. Si l’on fait l’effort depuis le mauvais endroit, automatiquement on se sent arraché, déraciné, écorché, c’est normal, et c’est le signe que l’on ne va pas au bon endroit pour accomplir le détachement.

    Si l’on se place au bon endroit cela a lieu automatiquement. L’homme n’a pas besoin de faire le détachement, de commettre le détachement, de commettre l’évolution.
    Tous les disciples imaginent qu’ils doivent évoluer, comme un coureur se dit je dois pédaler pour gagner la course.
    Pédale, je te laisse pédaler et on verra jusqu’où tu iras. Le problème, c’est que tu ne peux pédaler que sur une piste et il se trouve que malheureusement Dieu est au-delà de la piste. Alors où tu vas avec ton petit vélo ? Dis-moi ?

    Donc, l’homme n’a pas à commettre un mouvement, commettre l’évolution, commettre le détachement. Tout ce qu’il doit commettre s’il y a quelque chose à commettre, c’est d’arrêter. J’arrête.

    Un événement vient vers toi, tu ne l’aimes pas, comment vas-tu t’y prendre ?

    Te raisonner, je viens de te dire que cela ne sert à rien, et nous sommes d’accord avec toi, tu ne peux pas faire face à une émotion de colère, de tristesse ou de joie, même lorsqu’il s’agit d’amour. Il faut donc que tu arrêtes.

    Comment est-ce que l’on arrête ?
    Cela revient à parler du détachement.

    Comment est-ce que l’on se suspend ?
    Comment est-ce qu’un oiseau vole dans le ciel ?

    On verra que dans la tentative de se suspendre, on va être obligé non pas de minimiser l’événement qui nous touche, non pas de se refroidir vis-à-vis de lui, mais au contraire de le regarder. Le regard est un moment d’éternité.

    C’est pour cela que j’ai dit si souvent observez-vous, observez chaque chose. Par cette observation vous vous mettez dans un endroit de votre être où il y a le neutre, la paix, le non-attachement. Et par le regard, automatiquement vous arrivez à comprendre la situation. Si je ne regarde pas la situation, je la subis. Un événement arrive, il me tombe dessus comme la pluie, je sens sa température et si la pluie est glacée elle me met fort en colère.

    Tu n’as pas mis une distance, tu n’étais pas dans ce point de l’être. Ce qui fait qu’étant dans la périphérie, l’événement qui circulait dans la périphérie t’a renversé sauvagement et tu es maintenant blessé. C’est normal, et chaque fois les choses auront lieu de la même manière, parce que c’est une loi.

    Alors, tu vas essayer de faire attention aux véhicules, te mettre d’un côté, puis de l’autre. C’est ça qui va devenir difficile, ta vie va devenir un enfer, toutes les épreuves vont devenir un enfer. Voilà la vie du disciple qui ne comprend pas comment il doit vivre. C’est une suite de mouvements de l’esprit pour éviter, éviter, éviter. Mais on ne peut pas toujours éviter, un jour arrive un gros camion et on est écrasé. Tiens, celui-là, on n’y avait jamais pensé, et pourtant c’est arrivé.

    Donc, comment s’y prendre souplement et gentiment ?

    Lorsqu’arrive un événement qui vous secoue, je vous ai dit suspendez tout. C’est-à-dire que vous vous asseyez quelque part, vous fermez les yeux et vous rentrez dans votre cœur. Même si cela au début vous paraît difficile, parce qu’il y a l’émotion qui a été stimulée, qui vous a envahis, qui bouillonne, rentrez qu’en même dans le cœur.
    Prenez un ascenseur, inventez des images, des images qui captivent complètement votre pensée, prenez l’ascenseur et descendez, descendez dans une grotte, puis une autre, jusqu’à ce que vous arriviez au centre de la terre et dans ce centre, imaginez une immense lumière, aucun objet, aucune couleur, aucune forme, rien que la lumière et mettez-vous dans cette lumière. Si vous sentez qu’à nouveau l’émotion arrive, qu’elle soit bonne ou mauvaise, reprenez l’ascenseur et redescendez pour retourner à ce point de lumière, et vous allez voir que vous pourrez réussir sans aucun problème. Alors que si vous restez au même niveau que l’événement, vous ne pourrez pas faire face, il est plus puissant que vous.

    Pourquoi ?
    Parce qu’il a réussi à vous induire dans une émotion, il a donc réussi à rentrer en vous-même, il fait parti de vous, il va vous ronger jusqu’à ce que vous soyez épuisés de lui fournir de l’énergie.

    Tandis qu’en prenant l’ascenseur vous dissipez la pensée, vous l’induisez dans un phénomène différent que la contemplation de l’événement. Vous changez donc son but, l’énergie ne peut plus aller vers l’événement, elle rentre à l’intérieur de l’individu.
    Donc de cette manière-là non seulement vous vous entraînez au détachement, non seulement vous vous entraînez à rencontrer votre véritable lumière, mais en plus vous créez la paix.

    Pour chaque événement faites cette chose. Naturellement il est plus facile de le faire pour les petits sentiments que pour les grands, mais si vous vous entraînez bien avec les petits sentiments, vous arriverez à le faire avec les gros ou les grosses agitations mentales. Et ensuite vous le ferez aussi vis-à-vis de la joie et un beau jour vous finirez par comprendre tout ce qu’il est question en spiritualité. Vous finirez par comprendre les grands Saints, dans quel état ils se trouvaient, parce que vous aurez découvert le même état, ce non-être, et quand je dis ce non-être, n’imaginez pas qu’il y a en vous un endroit où cela existe. Au contraire c’est un endroit où tout existe, mais c’est à l’état non différencié.

    Le non-être c’est donc la nature de ce qui est non différencié. L’existence est ce qui est à l’extérieur, ce qui vit à l’extérieur. Exister est un état différencié, tandis que tout ce qui vit dans un état non différencié est un principe Divin et ce n’est plus une existence, c’est la nature, c’est le mystère.

    Nous avons fait un tour horizon des principales notions, ces notions difficiles que le disciple rencontre. Quelques-uns arrivent à régler quelques degrés du mystère avec facilité, heureusement d’ailleurs. L’incarnation est là pour cela, apprendre d’avantage chaque jour, chaque vie. Mais il va de soi que nous ne pouvons pas tout dire sur les concepts qui n’ont été qu’effleurés ce soir, car en fait pour aller au fond de chaque notion, il faudrait qu’en plus il y ait la méditation.

    Voici comment il faudrait travailler en fait lorsque vous voulez véritablement sonder un principe. Il doit y avoir d’abord tout une part intellectuelle et faire en sorte que l’esprit soit suffisamment méthodique pour évacuer les notions fausses, l’exercice que nous avons fait dans un premier temps. La pensée doit donc être utilisée comme une machette, au début, pour évacuer les notions fausses, toutes les notions qui ne tiennent pas face à la logique et doivent être évacuées. Puis, lorsque l’on arrive au maximum de la conception atteignable par l’intellect, et là il peut se passer des jours et des jours d’étude, on en vient à la contemplation du sujet. On arrête toutes les spéculations, on ferme tous les livres et on visualise, on envoie le concept.

    Par exemple, si vous prenez le concept de liberté, vous discutez entre vous de la liberté, vous contemplez les différents aspects, ces côtés erronés, ces côtés véritables, liberté dans l’action, dans la société, liberté de la pensée, spirituelle, non-attachement, montez la pensée d’une façon méthodique jusqu’en haut de la spirale et vous verrez qu’en articulant la pensée en spirale, vous n’allez pas faire un mouvement circulaire, vous allez voir que la pensée va aller, comme un pendule, d’un point à un autre.

    Donc sur la base, la spirale va être simplement un mouvement pendulaire et c’est là le premier paradoxe à résoudre pour le disciple, comme je l’ai dit tout à l’heure : le bien, le mal ; le blanc, le noir ; le chaud le froid.
    Une fois que l’on a saisi le sens de ce mouvement de pendule, lorsque l’on a compris qu’il n’était plus nécessaire de l’agiter de cette manière-là, lorsque l’on a en tête un certain nombre de notions pour ne plus basculer du bien au mal sans arrêt, c’est là que se déclenche le mouvement circulaire. On est au-delà de la dualité, alors le mouvement d’unité commence et on peut monter la spirale jusqu’à ce que l’on se trouve au point extrême de la spirale et à ce moment-là, la méditation doit avoir lieu.

    Alors on prend le concept par exemple de liberté et on écrit dans la lumière que l’on imagine. On ne pense pas. Il ne faut pas penser car l’exercice a été fait avant, on contemple simplement ce mot, on rentre dans la méditation, dans la relaxation et on laisse les symboles avoir lieu. Si d’un seul coup deux grandes ailes d’oiseau apparaissent, laissez le symbole arriver. N’essayez pas de l’interpréter, laissez-le passer. Puis si arrive un triangle, un cercle, des couleurs, des flammes, des êtres laissez toutes ces choses avoir lieu, par contre recueillez le sentiment, l’intuition, le message.

    Chaque symbole transporte un message et vous transmet un état.

    Si apparaissent par exemple deux grandes ailes d’oiseau, vous allez dans le vol de ces grandes ailes sentir la plénitude de la liberté.
    C’est donc ce deuxième exercice que je vous propose, vous devez le faire chez vous, ou bien si vous ne pouvez pas le faire chez vous, ou s’il vous semble que vous ne pouvez pas y arriver tout seul, regroupez-vous et ensemble faites ces méditations symboliques.

    Prenez des thèmes, étudiez-les ensemble, d’abord intellectuellement, chaque jour de la semaine méditez autour de cette boule de lumière dans lequel vous aurez marqué le concept à étudier, et vous verrez qu’avec le temps des énergies, en vous, vont être déclenchées. Lorsque le disciple travaille, lorsqu’il fait des méditations, lorsqu’il cherche, lorsqu’il écrit dans les boules lumineuses, il accélère, son énergie est augmentée et l’énergie va l’emporter dans une autre dimension automatiquement.

    C’est pour cela que méditer est très utile, même si maintes fois j’ai cassé le concept de la méditation, mais je ne casse que les concepts erronés que les hommes se font, jamais la nature de la chose elle-même.

    Comment méditer ?

    Le disciple sur le chemin doit savoir comment méditer, après s’être fait un petit peu les armes avec le discernement, les grands concepts de détachement de soi, de liberté et de réalité, il faut maintenant passer aux travaux pratiques et méditer. Il a accompli la partie philosophique, maintenant il va commencer la partie alchimique, et si vous me prêtez encore quelque attention nous allons étudier ce petit chapitre.

    Comment méditer et qu’est-ce que la méditation ?

    Tout le monde a son idée sur la méditation et tout le monde va pouvoir me dire quelque chose. Comme d’habitude je vais raccourcir tous les commentaires et dire que méditer c’est simplement être là. Il ne s’agit pas de transporter kundalini jusqu’en haut de la charpente et de faire tourner le coronal. Il ne s’agit pas de transformer les sept rayons en un seul. Il ne s’agit pas d’aller chercher dans le fin fond de la cave humide tous les trésors du jumeau de la terre pour le jumeau du ciel qui a eu le grand privilège de rester au ciel. Non, méditer c’est simplement être là.

    Par toute la maturité philosophique acquise l’homme sait ce que veut dire être là.
    Lorsque l’on se trouve détaché de soi-même et non pas détaché du monde, je le répète, le monde n’y peut rien, le monde est là, c’est sa nature d’être là. Mais lorsqu’on est détaché de soi-même, être là, devient un acte naturel, irrépressible. Ce n’est pas mon complexe qui est là, ce n’est pas mon image que je me crée moi-même à cause du visage que je me connais, à cause de la voix que je me connais. Non, ce n’est pas du tout cela qui est là. Je suis là, intemporel, intouchable, magnifique, plein et vide à la fois, au-delà de toute notion d’espace et de temps. Je suis là.

    Dans cette pensée qui arrête toutes les autres identités, je découvre ma véritable nature. L’homme croit qu’il doit évoluer, travailler quelque chose, qu’il doit se modeler pour devenir semblable à Dieu, alors qu’il s’agit au contraire de cesser d’entretenir toutes les identités qu’il se colle comme autant d’étiquettes. Je suis Pierre, Paul ou Jacques, je suis beau, grand, petit, je suis un moine, je suis un méditant, je suis un profane, je suis un ingénieur. Tu es surtout dans le bruit, dans le vacarme et c’est pour cela que tu es si malheureux, que tu cherches un moment de silence et que tu dis Dieu c’est le silence.
    Dieu n’est ni le bruit ni le silence, il est quelque chose d’autre.

    Alors comment y aller vers ce quelque chose d’autre ?

    Tout simplement en travaillant à ne pas s’identifier, le contraire de ce que tu imagines, construire une identité spirituelle. Tu as tellement construit à travers tes incarnations, tu t’es attaché à construire Pierre, Paul, Jacques, ton métier, alors moi je te dis au contraire que tu dois te défaire de toutes ces identités. Tu ne dois pas croire que cela est toi. Cela est une partie de ton instrument qui est le manifesté, mais cela n’est pas toi. Ton manifesté c’est Pierre et Pierre a peut-être des problèmes, il n’est peut-être pas très intellectuel ou très philosophe, mais toi tu n’as pas de problème. Et c’est parce que tu sais que tu n’en as pas, que tu vas pouvoir aider Pierre à résoudre ses problèmes.

    C’est depuis le point de lumière que l’on illumine le point des ténèbres. Ce n’est pas en étant dans les ténèbres en essayant d’allumer un feu de bois.
    Le bois va prendre feu bien sûr, mais il va te brûler. C’est ce que font tous ceux qui essaient d’activer la kundalini en faisant des exercices respiratoires pour dynamiser la kundalini. Ils dynamisent tellement qu’ils se brûlent.
    Tu as déjà un point de lumière, c’est ton être authentique, alors illumine ton manifesté depuis ce point de lumière. Cela paraît être une notion à double sens comme s’il fallait jongler en l’être et le non-être.

    Puisque Pierre existe, il doit bien avoir une fonction ?
    Bien sûr qu’il a une fonction.

    Il ne faut jamais chercher à savoir si le relief est plus vrai que le trou, tu te tromperais, parce que le trou est le relief et le relief est aussi le trou, tout dépend de l’endroit où l’on se trouve pour regarder. Si je me mets du côté du trou, je vais voir une profondeur et je vais identifier la réalité à un trou. Si je me mets du côté du relief je vais voir une bosse et je vais identifier la réalité à une bosse.

    Alors tu vas me dire, il y a forcément un trou et une bosse, qu’elle est donc la vérité ?

    Alors moi je te dis : le trou est bossu. Cela ne fait que rajouter une troisième supposition et on n’arrive pas à faire synthèse et à croire que c’est la vérité.
    C’est là, le point de spiritualité, le point initiatique, faire synthèse entre des choses qui apparemment ne peuvent pas faire synthèse.

    Mais je vais te guider un petit peu.
    Pour faire synthèse, je te dirais qu’il ne faut pas croire ce que tu vois, il ne faut pas se dire le trou est une profondeur et la bosse est un relief, cela pourrait aussi être une ligne, et alors là, tu ne comprends plus.

    Tu as raison de ne plus comprendre, je le fais exprès, c’est vrai cela pourrait être une ligne, et cela pourrait avoir le même effet. Toute la difficulté est dans ta tête.
    M’as-tu compris maintenant ?

    La difficulté n’est pas en Dieu, ou dans la difficulté qui représente Dieu pour les hommes. Il faut simplement savoir que si je peux identifier un trou et identifier une bosse, c’est qu’il y a en moi un trou et une bosse. C’est à cause de la séparativité à laquelle mon esprit s’est habitué, que je vais avoir la difficulté à trouver la synthèse philosophique qui me permet de supposer ce que peut être Dieu.

    Autrement dit, je te le répète, tu ne peux pas aller vers Dieu avec la tête, vas-y avec le cœur. C’est pour cela qu’aussi complexe et détaillée que soient les philosophies qui te décriront tout ce que je viens de te décrire, mais en d’autres mots, tu ressortiras avec un gros mal de tête, ou tu auras l’impression d’avoir compris une seconde, et la compréhension va t’échapper la seconde d’après et tu seras malheureux.

    Lorsque tu as un livre entre les mains, il faut avoir un comportement tout différent de celui du lecteur, même si c’est un lecteur passionné et très studieux. Il faut faire comme je te l’ai dit tout à l’heure, prends le livre pour écarteler tes notions. Chaque fois que le livre te dit quelque chose, élargis la notion afin de rentrer en toi une plus grande logique. Lorsqu’une grande logique est entrée en toi, prends ce livre et tout ce qu’il dit comme support de méditation, et à chaque ligne maîtresse qui se dégage d’un chapitre, tu en fais un sujet que tu inscris dans la boule de lumière et tu médites dessus.

    Les hommes admettent volontiers que l’on puisse méditer sur les symboles, mais sur les livres ils n’y ont jamais pensé. Mais il faut savoir tirer ce symbole de tous les mots.
    Maintenant qu’allez-vous faire de tout ce que je vous ai dit ?
    Je vous conseille de l’oublier un certain temps. Essayons de massacrer ces notions anciennes dans votre esprit, mais pour que ce massacre donne lieu à une nouvelle germination, je vous conseille de l’oublier et ne penser à rien ni demain ni après demain.

    Par contre, dès que vous serez en situation, dès que vous serez passés à un entendement, ressortez ce que je vous ai dit et mettez-le en application, mais ne soyez pas en train de réfléchir sur tout ce que je vous ai dit. Encore une fois je le répète, n’utilisez pas la tête, cela ne sert à rien de réfléchir à ce que j’ai dit. Par contre, rappelez-vous comment vous devez agir.

    La spiritualité n’est pas faite pour que l’on pense toute la journée à elle, pour que l’on pense toute la journée à Dieu, toute la journée à l’amour, à la liberté. La spiritualité est quelque chose qui doit exister au moment où il y a l’événement, la situation.

    Lorsque vous êtes dans votre jardin, ne pensez pas à Dieu, regardez la fleur, pleinement, totalement et sitôt que vous êtes hors du jardin et que vous avez à faire à un voisin agressif, alors soyez complètement spirituel. La plupart des gens font le contraire, ils sont très spirituels face à la fleur parce que c’est facile de voir Dieu dans un iris ou un coquelicot, mais d’être Dieu dans une bataille, face à quelqu’un qui vous insulte, ça, c’est moins facile.

    Et là, on ressort la bonne vieille personnalité parce qu’arrivent des notions encore fausses. Attention, ne te fait pas avoir. Attention, tu vas passer pour un imbécile. Ce n’est pas parce qu’on est spirituel qu’il faut se laisser fouetter. Et on se trouve toutes les raisons légitimes de ressortir le vieux soldat qu’est la personnalité. On devient plus agressif que le voisin qui lui a agressé que parce qu’il a eu de mauvaises nouvelles durant la journée.

    Tandis que toi, tu n’as eu ni indigestion ni mauvaises nouvelles. Tu n’es qu’un mauvais disciple, un tricheur qui emploie le nom de Dieu et quand cela t’arrange le nom du diable. Comme cela, tu es gagnant sur les deux tableaux, dans la société et dans le royaume.

    On ne peut pas être du monde et du royaume, mais on peut être le royaume dans le monde. Ça oui.

    Alors cesse de prendre l’un et l’autre des vêtements. Habille-toi tout de Dieu pour une fois et garde ces vêtements bien au chaud sur ta peau. C’est ton seul et vrai vêtement.
    Maintenant je vais te dire où se trouve le véritable point de défense. Il ne se trouve pas dans la tête, pas dans cette agression que tu vas faire à ton voisin. Il se trouve dans le fait que quelle que soit l’agression de ton voisin, tu ne vas pas croire ce que ton voisin te dit.

    Si tu prends tous ses reproches pour toi-même et que tu crois à tout ce qu’il te cite, il est normal que face à cette grande désillusion tu deviennes agressif, parce que ce que tu ne supportes pas au-dessus de tout, c’est de ne pas être accepté et de ne pas être aimé. C’est sûr.

    Tous les êtres ont besoin d’être acceptés, d’être aimés, ils se sentent bien dans cette énergie. Je dirais que c’est normal tant que l’homme est enfant, tant que l’âme est à un stade enfantin, l’homme, quel que soit son âge, a besoin de tout l’amour et de toute la tolérance. C’est pour cela que la vie en société est si difficile et qu’il y a de si graves malheurs, de si gros complexes, traumatismes.

    Si à un moment donné les choses ne sont pas offertes, si l’amour, l’acceptation n’existe pas, l’homme va renvoyer contre lui-même une énergie de haine. Si les autres ne m’aiment pas, je vais aussi me détester moi-même, parce que je ne peux aimer que l’image que les autres m’envoient de moi-même et je m’aime dans le regard des autres.

    Si l’autre n’est pas capable de t’aimer, tu vas engendrer un complexe en toi-même qui n’a rien à voir avec toi, mais avec l’autre.
    Dans un premier temps, pendant que les esprits sont jeunes, il y a ce risque. C’est là que vont se fabriquer le plus grand nombre de complexes et de traumatismes. C’est là où les frères aînés doivent intervenir pour les aider, les soigner, pour leur faire comprendre les choses, pour les aider à orienter leur énergie dans la bonne direction, ne pas dramatiser les situations, ne pas prendre toujours les choses pour soi, toujours cet égocentrisme de l’enfant.

    Ton voisin a le droit de ne pas t’aimer, parce que tout simplement il a d’autres soucis. Il ne t’a même jamais remarqué. Alors ne te sens pas concerné. Toi au contraire envoie-lui ton amour, parce que toi tu as la paix suffisante pour t’apercevoir qu’il existe, qu’il a des problèmes. Alors sois la grâce divine auprès de lui et envoie-lui l’amour, toute la présence dont il n’est pas capable.

    Tu verras qu’en vivant chaque jour un peu plus comme cela, Dieu te semblera d’une nature moins mystérieuse, le Maître te semblera une lumière beaucoup plus proche et protectrice. Mais tant que tu es de l’autre côté, dans le duel, même si le Maître est à dix centimètres de toi et qu’il te parle, tu ne le vois pas, tu ne l’entends pas.

    Il n’y a pas plus épais que le mur de la séparativité, le mur de la croyance dans cette dualité. Par contre, dès que tu défais cette illusion, dès que tu grandis cosmiquement tu peux voir le Maître, entendre le Maître, pressentir Dieu, recevoir la lumière. Tout devient ensuite un acte naturel.

    Donc, que vas-tu faire dès demain ?

    Dès demain, tu ne vas pas prendre ta tête, tu ne penses pas, mais tu essaies à chaque instant, chaque fois qu’il y aura de la part de l’extérieur une stimulation de tes émotions, de tes sentiments, de tes pensées, de très vite avoir le réflexe de ce que je viens de dire et applique-le. Prends ton ascenseur, descends dans la lumière et fais ensuite le bon choix, pour être le bon disciple. Mais non pas le bon disciple parce que tu auras trouvé la bonne chose à faire, mais parce que tu contribues à être la vérité, à respirer la vérité.

    Pour conclure, je te demande avec tout ce qui vient d’être dit, qu’est-ce que la vérité pour toi ? Réfléchis à ce concept.
    Qu’est-ce que la vérité ?

    Tout le monde aspire à la vérité. Tout le monde va vers le livre comme s’il allait lire la vérité. Tout le monde est fiévreux en tournant les pages, parce que chaque page mène peut-être à la vérité.

    Quel est ce concept ?

    C’est un concept plein de mystères, parce qu’en fait, il est l’autre nom de Dieu.
    Alors quand tu cherches la vérité et que tu dis je vais m’instruire pour en avoir une part, il faut que tu saches qu’à ce moment-là tu t’instruis à propos du manifesté de la vérité, à propos des lois, des couleurs, des rayons. Mais la nature, elle restera toujours cachée tant que tu n’iras pas avec le cœur. Aller avec le cœur, c’est vers cela que je veux t’entraîner.

    C’est un acte simple. Tous ceux qui méditent pensent qu’ils doivent avoir un Maître pour méditer, qu’ils ne pourront méditer comme il faut que lorsqu’ils auront reçu les instructions du Maître, que s’ils ont eu l’apparition, la bénédiction du Maître, que s’ils sont guidés par le Maître. Et guidés par ces mirages, ils sont prêts à courir la terre entière pour trouver le Maître qui leur donnera la méditation, qui va les tenir dans la vibration de la méditation.

    Tout le monde est beaucoup plus pressé à partir en voyage, vers des endroits où les Saints existent, plutôt que réfléchir sobrement à tous les concepts.

    Je vous salue.

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