• 11 10 92 La relation dans l'entreprise



    Si donc avant toute cette escalade, je suis un employeur ou un responsable qui ne pense pas à infantiliser, à inférioriser les employés, je vais observer de quelle manière le travail peut être fait au mieux de la qualité, au mieux du rendement en tenant compte des employés que j’ai en face de moi. Non pas que je me mêle de leur vie privée, savoir que si l’un divorce je dois accepter qu’il travaille moins vite ou moins bien. Mais je vais, par une certaine connaissance de la psychologie, savoir adapter la tâche que je demande à l’employé.
    Ce qui fait que je peux continuer à le respecter profondément humainement, parce que je ne lui demande pas l’impossible.

    À partir de ce moment, l’employé le sait, il le ressent et pour lui, travailler  devient un moment d’épanouissement complet. Il fait au mieux ce qu’il peut faire et ce qu’il sait faire. Alors que pour l’instant l’employé est celui qui d’une manière générale essaie d’en faire le moins possible et le moins bien possible. Comme pour, sur le dos de l’employeur et de tout le système de la société, il essaie de récupérer un peu de temps pour lui-même et sa propre paresse, ou pour avoir quelques minutes de pause.

    Dans la nouvelle définition que j’annonce, c’est ce qui va se produire dans l’humanité, l’employeur comme l’employé ne s’affronteront plus et chacun effectuera son travail magnifiquement.

    Et cela part de quoi?

    Dans le respect réciproque. Ce n’est plus la chose à créer qui compte, mais avant tout, de considérer quel humain est le plus à même de créer telle chose ou telle partie de la chose.

    À partir du moment où j’adapte en tant qu’employeur les tâches, je crée une entreprise idéale.
    Ce qui ne veut pas dire que je vais devoir systématiquement adapter les tâches au profil psychologique de chacun de mes employés. Mais au fur et à mesure tout ceci va se mettre en place et déjà cela se dessine. 

    En même temps que la société va devenir plus riche d’expression, les futurs employés vont pouvoir mieux considérer leurs acquis, leurs talents et leurs envies.
    Ce qui fait que celui qui se sent attiré par les chiffres, ne refusera pas d’être comptable et va assurer son poste avec une relation heureuse avec les chiffres et ce type de travail. Ce qui fait qu’en tant qu’employeur je vais sélectionner cette personne, je serai à même de compter sur l’efficacité, la joie de vivre, la bonne humeur de cet employé.

    Mais bien sûr, tant que la société n’offre pas une palette plus grande d’activités professionnelles, il y aura toujours une majorité d’individus qui vont faire un métier, non désiré, parce que c’est la voie la plus facile à une époque où il y a de l’embauche possible.

    Donc il s’agit bien de l’évolution de toute une société, de toute une économie aussi, pour aboutir à une meilleure relation entre les hommes. Chaque fois la relation humaine est déterminée  par le niveau économique du pays ou l’importance que l’homme accorde au niveau économique et cet accès à cette richesse ou pas.

    Il y a des tribus qui vivent de manière très démunie et ils considèrent que ce n’est pas  un problème de n’avoir qu’une seule femme, qu’une seule sarbacane, qu’une seule hutte, et cela ne ruine pas les relations à l’intérieur de la tribu.

    Par contre il y a certains groupes humains qui considèrent très important de pouvoir manger de bons plats, de pouvoir s’habiller à la mode, de pouvoir prendre trois fois par an des vacances dans les endroits les plus fantaisistes, les plus à la mode, de pouvoir s’acheter des éléments de confort, changer de voiture, etc.

    Ce qui fait que de plus en plus je me trouve dans l’obligation de gagner de l’argent. Je me trouve dans un impératif économique  comme les autres hommes qui sont en face de moi, employeurs ou employés, et cela va parasiter ma relation. Soit j’ai en face de moi un concurrent, soit un employeur qui ne me donne pas assez d’argent pour que je puisse me payer tout ce dont j’ai envie.

    Systématiquement l’argent est lié au type de communication que les groupes humains entretiennent et que les individus entretiennent aussi à l’intérieur de la famille. Il y a par exemple des enfants qui peuvent devenir très rancuniers à l’égard de leurs parents si les parents ne leur donnent pas de l’argent de poche.

    Ce qui veut dire que communiquer, dépenser et gagner de l’argent, sont en étroite relation. Bien sûr cela vaut pour l’occidental, cela ne vaut pas pour une tribu sur le plateau africain, parce qu’il ne connaît pas ce type de relation.

    Mais au fur et à mesure l’accès à l’argent va devenir une chose mieux répartie. Ce qui ne veut pas dire que ce sera à la charge du gouvernement, soit par des versements complémentaires, d’agrandir le portefeuille d’une famille ou d’un groupement de la société.
    Mais l’accès à l’argent, en même temps qu’il restera dépendant de l’initiative et du talent individuel, sera beaucoup plus facile qu’aujourd’hui, parce que l’on va diversifier les tâches.

    Aujourd’hui, il y a une grande concentration des tâches. Il y a des usines entières occupées à traiter un produit, depuis sa création, son extraction du sol, jusqu’aux objets que l’on va fabriquer.
    Si l’on éclate cette centralisation, si l’on éclate les moyens de production, on permet de créer tout un artisanat que l’on a jamais connu, pas même avant la guerre, pas même pendant votre siècle. Car l’artisanat n’est pas forcément quelque chose que l’on fait avec ses petites mains. Je moule moi-même.

    L’artisanat c’est:  j’ai une idée, même si en fait j’ai besoin de moyens industriels et technologiques pour l’exécuter. Voila, j’ai une idée.
    La notion même de l’artisanat va se déplacer de la capacité de fabriquer avec mes mains vers une zone beaucoup plus intellectuelle et mentale.

    J’ai une idée, je l’analyse, je la compose, je la structure comme un projet, et je la présente, que ce soit aux banques ou simplement à un groupe qui me permettra par des apports financiers, ou des compléments intellectuels, en créant une coopérative à passer à l’exécution.

    Donc, tout l’artisanat va se trouver dans le monde intellectuel et c’est ainsi que l’on verra un grand épanouissement de la société pour les générations futures. Car on va en fait, en vérité et enfin, pouvoir créer selon son idée.

    L’homme est très créatif. S’il vous semble que vous ne l’êtes pas, c’est parce que vous ne vous en donnez pas le droit, c’est parce qu’on vous a appris à obéir. Maintenant  je vais savoir être à l’écoute de mes petits talents, de mes expressions et si au début je m’y prends que pendant mes heures de loisir, au fur et à mesure je m’aperçois que je vais pouvoir en créer un moyen d’existence.

    Ce qui va amener un changement de communication, parce qu’en face de moi, je n’ai pas simplement un employé, mais j’ai un créateur potentiel. J’ai peut-être été le premier à créer le projet d’une manière générale, mais voilà qu’avec le temps ce projet doit s’améliorer, s’adapter à des nouvelles nécessitées à cause des mutations de cette société, des goûts ou de la mode. Si je m’en tiens uniquement à ma première idée je vais perdre mon entreprise et mon marché.

    Maintenant, si mon employé peut devenir mon collaborateur, un créateur à part entière comme moi, je ne suis pas simplement un patron qui donne une tâche à faire à un employé, j’organise des réunions, je regroupe régulièrement tous les employés. Ensemble, nous discutons sur les moyens d’améliorer, soit qu’ils sont eux-mêmes les consommateurs de l’objet ou de la chose qu’ils créent, ou ayant une motivation beaucoup plus physique, plus personnelle et en voir les adaptations et les faire.

    Ce qui fait qu’on ne verra plus dans les entreprises le patron et les employés, mais une véritable coopération, et ceci même dans l’élaboration financière de l’entreprise. Tout cela fonctionnera davantage sur le phénomène de la coopérative, plus que sur le phénomène d’une société.

    Pourquoi la coopérative est l’avenir de la société occidentale ?

    Tout simplement parce que ce sera le seul moyen de survivre. On s’apercevra que laisser la monopolisation à des individus qui s’accaparent tout, qui ne sont pas très bons gestionnaires, ou s’amusent avec les bénéfices, l’argent et la bonne santé de l’entreprise, spéculent dans des endroits très scabreux aux risques de tout perdre, on verra que ce n’est pas la solution de s’en remettre à un seul homme ou à un groupe, qui de toute façon se comporte de la même manière, en un seul homme.

    Plus l’employé va prendre des initiatives et devenir comme coresponsables de la santé de son entreprise et plus l’économie sera calme, stable et moins cela donnera de l’importance aux hommes politiques.

    Cela va faire changer le pouvoir de camp. Aujourd’hui, tout est dans les mains de ceux qui prennent les décisions en tant que grands employeurs, que ce soit au niveau de l’entreprise ou au niveau de la politique.

    Si moi, de plus en plus je deviens créatif, je deviens responsable, je deviens gestionnaire ou du moins je m’en mêle, on ne peut plus diriger pour moi, on ne peut plus prendre des décisions pour moi, on est obligé de m’en tenir compte. Ce qui fait, quand même temps, on va se libérer de ce fardeau qu’est la politique et que sont les politiciens.

    Je n’accuse pas et ne condamne pas les politiciens, il y a parmi eux de véritables humanistes, de très bons gestionnaires qui essaient de faire du mieux qu’ils peuvent, mais leur vision n’est pas exécutable aujourd’hui, parce que le peuple ne suit pas, parce qu’il n’a pas compris de quelle manière il peut faire peser son rôle dans la balance.

    Au fur et à mesure, à cause de conflits, de manque de communication, de perturbations vibratoires et économiques, le peuple va devenir mécontent et va descendre dans la rue et grogner. Il va renvoyer tout autant qu’ils sont les hommes de la politique, de l’industrie et tous les gestionnaires. La politique va devoir s’adapter et devenir un endroit où ensemble on discute de quelle manière on vit la vie, pas simplement de quelle manière on fait marcher l’industrie, mais de quelle manière on vit la vie.

    En incorporant à l’intérieur de l’industrie, de l’économie, de l’enseignement, de la recherche scientifique, ou de quoi que ce soit, en y incorporant une dimension humaine qui n’existe pas du tout aujourd’hui, on fera en sorte que les choses soient paisibles, belles et puissent évoluer.

    Ce qui fait que l’économie se sclérose, qu’une entreprise meure, qu’une politique se sclérose et arrive au pied de son exécutant, c’est qu’il n’y a pas suffisamment de part humaine. Il y a une idée, il y a une gestion, ou il y a un mécanisme industriel, mais ce n’est pas au nom de l’homme pour l’homme.

    Donc forcément un phénomène d’usure se crée, les hommes se désintéressent, les hommes se mettent en colère et détruisent. Alors que si on intègre une partie humaine à l’intérieur de quel que soit le métier, ou quelle que soit la politique  ou idée même religieuse à qui est à faire vibrer ou exploiter, à ce moment-là, l’homme va faire évoluer l’idée sans qu’il y ait de crise. Cela se transformera comme la graine devient une tige, devient des feuilles, une fleur et exhale son parfum.

    Est-ce que l’on imagine une marguerite entrer en crises politiques pour  créer des feuilles. Est-ce que l’on imagine une marguerite passer par des crises psychologiques, philosophiques, intellectuelles, pour créer ses pétales? Non. L’énergie est à l’œuvre et on va chaque jour un peu plus loin, vers plus de perception, plus de beauté jusqu’à l’exhalation de ce parfum magnifique que l’on trouve dans certaines fleurs.

    Pour toute activité il en est de même. On ira au fur et à mesure des mouvements et des concertations ouvertes, à une expression de plus en plus parfaite, jusqu’à ce que l’on aboutisse  à ce qui pourrait ressembler à une méditation et l’on découvrira une belle fraternité.

    Bien sûr, ça a l’air idéaliste ce que je raconte, mais c’est une réalité que tout le monde pourra vivre si on s’en donne la peine. Car en fait, se réunir pour discuter d’une recette de cuisine, ou comment fabriquer une boîte de conserve, c’est une chose qui n’est qu’un prétexte pour faire en sorte que les hommes se réunissent, réunissent leurs pensées, leur énergie de travail, leurs créativités.

    Et lorsqu’enfin une bonne fois pour toutes les hommes vont se réunir pour leurs créativités, vous allez ressentir des énergies magnifiques circuler, vous aurez l’impression que ce n’est plus simplement vous qui devez réfléchir pour créer une voiture, un objet, un vase, mais qu’il y a la voiture parfaite, le vase parfait et la recette parfaite, en tant qu’idée, qui plane au-dessus de vous, comme une présence qui essaie de se faire connaître de vous.
    Ce qui fait que la recette des petits pois devient une occasion de méditation. Et cela l’est absolument. Mais ce n’est pas pour demain bien sûr.

    Mais redéfinissons un petit peu mieux ce qu’est cette communication dont je parlais tout à l’heure  et qui doit amener une sorte de nouvelle société, non pas entièrement nouvelle, mais humaine, et ça, c’est une grande nouveauté c’est vrai.

    Qu’est-ce que communiquer ?

    Si je suis un être humain, que je dépends de ma voix, de ma pensée, des mots que je vais choisir, donc des intentions de mon intelligence, de mes désirs aussi, je m’aperçois que je ne suis pas du tout une communication. Je suis un monde privé qui va chercher le meilleur moyen de se faire comprendre à l’autre, qui est un autre monde privé, avec qui j’espère avoir une relation fraternelle, une relation d’amour, une relation de sympathie. Ou bien,  je vais essayer de me faire admettre dans la mesure où j’entretiens avec l’autre une relation d’employeur employé, d’instructeur et d’élève, ou de tempérament fort à des personnalités que je juge faibles.
    Mais ce n’est pas cela méditer comme je vous l’ai précisé, pas plus que cela l’est de parler.
    Qu’est-ce donc pour moi la communication, le partage, la méditation, l’échange.
    Je ne vais pas à l’inverse considérer uniquement l’autre et lui dire ce qui lui plaît, ce qu’il a envie d’entendre. Vous voyez comme vous basculez du noir au blanc, cet éternel conflit où l’on n’arrive pas à trouver le comportement juste, l’idée juste, l’amour juste. Je suis sans arrêt en ballottage dans le blanc, dans le noir, dans le plus, dans le moins.

    Qu'est-ce que communiquer?

    Il ne faut pas oublier que j’existe, que l’autre aussi existe, mais je ne vais pas devoir m’anéantir au profit de l’autre.
    Je vais d’abord devoir bien prendre conscience de ce que je veux, de ce que je veux dire, du réel sentiment que je veux faire passer. Par exemple si j’ai une relation de sympathie avec quelqu’un, que je veux lui parler de quelque chose sans éveiller ses craintes, sans le vexer, ce que je dois dire je dois le dire à l’intérieur de tout un processus impliquant des mots, des regards, des tons de sympathie.
    C’est ainsi que je communique aujourd’hui.

    Tandis que si j’agrandis mon horizon, je m’aperçois que je dois simplement considérer ce que j’ai envie de dire, parce que j’y crois, parce que c’est ma sensibilité, et j’attends de l’autre qu’il me reçoive d’une manière objective et neutre.

    Ce qui fait que communiquer va devoir se préparer.

    Je ne vais pas devoir m’expliquer ce sur quoi je m’exprime, ce pourquoi je prétends que ceci est vrai, que ceci est faux. Ceci est une communication à mon profit. Ce que j’appelle préparer une communication, c’est d’abord essayer de discuter avec l’autre, de prévenir l’autre sur ce qu’il n’entendra pas, ou ce sur quoi il va fixer son attention et que je n’aurai pas éventuellement voulu dire. Donc, je vais devoir avant tout parler, mettre au clair sur ce que l’autre va ressentir, interpréter, comprendre insidieusement sans que je l’aie dit.

    Et une fois que j’aurai exorcisé tout le phénomène des sous-entendus, que vous pratiquez si souvent et en grande abondance, j’arriverai à une véritable communication. En même temps que j’arrive à une vraie communication sans sous-entendu, sans malentendu, j’arrive pour moi-même à une plus grande présence.

    Donc, au moment que je communique, je médite. Bien sûr, ce n’est pas une méditation en état de contemplation, je médite dans ce sens où je suis une présence complète, je n’ai plus peur de l’autre.

    Ce qui fait que j’essaie toujours de prendre des chemins détournés, c’est parce que j’ai peur de l’autre. Soit je suis un chef avec une forte personnalité et j’ai peur que l’autre ne m’obéisse pas. Soit je suis un peu timide, un peu plus renfermé et j’ai peur que l’autre me critique, que l’autre me renvoie, sorte sa grosse voix pour m’obliger à ceci, à cela.

    Si je suis débarrassé de cette peur, je deviens une présence complète et je dis ce que j’ai à dire, même si en d’autres temps ce que j’ai à dire m’aurait paru difficile à faire passer, une critique. par exemple.

    Par exemple, je veux dire à mon ami: ne renifle plus. Si j’ai une relation sympathique avec lui, je peux me dire que ça va le vexer, la vexer. Voila tout une file de conséquences qui risque de briser notre belle sympathie et j’en ai besoin. Donc, je ne dis pas à mon ami arrête de renifler, bien que cela lui serait très profitable, car c’est à cause de cela que son ou sa petite amie réfléchit et repousse le moment de le ou la demander en mariage. Alors que si je parlais franchement à mon ami, je lui donnerais l’occasion de se marier, parce que son ami, le ou la trouvant très esthétique jusque dans ses manières sociales se laisserait complètement aller à l’amour qu’il ou qu’elle éprouve.

    Comment vais-je oser dire à mon ami il faut que tu arrêtes de renifler, parce que ce n’est pas beau, ce n’est pas féminin, ou dans le cas d’un garçon, ce n’est pas séduisant. Comment je vais m’y prendre?

    Je profite d’un jour où je suis d’une très bonne humeur, plein d’énergie et je sens que je peux supporter tous les chocs en retour, et je lui dis: “Tu sais, tu devrais enfin arrêter de renifler”. Mais voilà que le lendemain l’énergie étant passée, je regrette, je me fais du souci, je téléphone, je m’excuse, ce qui donne à l’autre l’occasion de  renifler encore plus.

    Tout d’abord, je vais aimer mon ami et je ne lui fais pas un reproche, je le guide vers un comportement plus esthétique. Je dois entrer dans mon cœur un amour total, une acceptation totale de l’autre même de son reniflement. Je ne dois pas rejeter son reniflement, parce que c’est ça en fait qui va vexer mon ami, mais dans mon cœur je n’ai pas l’attitude de le corriger et tout être humain, même s’il n’est pas psychique, ressent les intentions du cœur, même si c’est inconsciemment.

    Ce qui fait que lorsque j’aurai installé cette profonde acceptation de l’autre dans le cœur et qu’en fait c’est un cadeau que je tends à l’autre, ma voix  va devenir cet amour magnétique, mon regard va laisser transparaître cette charité, mon aura va entourer l’autre dans ce grand geste d’amour et de partage.

    Donc l’autre ne va pas se sentir vexé. Il sera éclairé, parce qu’il va recevoir toute cette bonne intention, toute cette lumière, et il va dire, tu as raison, tu aurais dû me le dire avant.

    Vous pouvez appliquer cette méthode de communication dans tous les secteurs, les parents envers les enfants, les employeurs envers les employés, les employés envers les employeurs et les disciples envers Dieu, car Dieu lui-même l’emploie vis-à-vis du disciple, il vous accepte totalement.

    C’est d’ailleurs cette grande liberté qui vous affole, car vous avez aussi la possibilité de devenir mauvais. Si vous avez cette liberté, c’est bien parce que la divinité vous accepte totalement.
    Mais au fur et à mesure avec un geste qui connaît la vérité et qui veut faire prévaloir la vérité en vous, voilà qu’une correction arrive à gauche, à droite et que petit à petit vous êtes amenés à comprendre, intuitionner le comportement idéal et correct.

    La relation parents enfants devrait se fonder totalement et complètement là-dessus. Acceptez totalement votre enfant.

    Par exemple, il est turbulent à l’école, il rentre à la maison pour se battre avec ses frères et sœurs, ou les petits voisins. Voilà ce qu’il faut faire et je ne vous demande pas de l’exécuter dès demain, mais considérer ma parole, pesez-en le pour, le contre, l’espace que cela crée et si cela vous plaît et si cela vous permet de mieux maîtriser la vie, alors exécutez. Ne faites jamais rien en obéissant à mon conseil ou en exécutant mon conseil. Cela ne va pas marcher et vous allez oublier la méthode d’une fois à l’autre.

    Si vous réfléchissez quelque temps, si vous l’intégrez, si vous goûtez son nouvel espace, cela devient un acquit et vous n’avez plus besoin de moi, vous pouvez vivre tout seul.

    Voilà comment il serait bon que les parents se comportent vis-à-vis des enfants.
    Acceptez totalement votre enfant, aimez-le, même avec sa violence, sa turbulence. Ce qui ne veut pas dire que vous allez lui laisser tout le loisir d’être turbulent. Je parle d’une disposition, d’une attitude dans votre cœur, de façon que lorsque vous allez rentrer dans la chambre où il fait du bruit et que vous le regardez, vous puissiez émettre à la fois un regard d’amour et d’autorité. C’est cela qui va faire plier l’enfant, qui va éduquer l’enfant, qui va le calmer et lui montrer ce qu’est la vie, comment il faut la vivre et de quelle manière on arrive à s’en faire une alliée.

    Entrez dans la chambre, vous le prenez par les épaules et d’un ton ferme et aussi plein d’amour, vous lui dites: cela suffit, maintenant, je te préviens une seule fois, cela suffit. Tu t’assois et tu fais un dessin.
    Pour réclamer le calme de la part d’un enfant il faut savoir l’occuper. Un enfant ne peut pas rester en place. Un enfant qui reste dans son coin à ne rien faire est un enfant qui a des problèmes. C’est une âme qui a des difficultés à accepter l’incarnation, qui se tient un peu à distance et qui donc n’envoie pas suffisamment d’énergie pour animer l’enfant. Il faudrait donc s’occuper plus spécialement de ces enfants-là.

    À l’enfant qui est turbulent on ne peut pas lui demander d’être calme, car étant donné que dans ce cas-là l’âme a dit totalement oui à la vie ou a l’incarnation, l’enfant est pris dans un tourbillon d’énergie, un tourbillon d’expérience, il veut tout voir, tout sentir, tout découvrir, il veut mettre son nez partout.

    Puisque le calme est impossible de la part de cet enfant, il faut le canaliser, canaliser ses énergies, ses expériences et le canaliser dans des choses très créatives: la peinture, le dessin, la construction, la musique, ou des choses un peu plus physiques comme affronter des éléments dehors et en  faire quelque chose.

    Pour l’âme, c’est l’occasion de prendre contact avec la matière avec laquelle elle va devoir vivre tout le reste de sa vie. Donc il est important que ce premier contact soit plein d’enseignements, mais aussi plein de fusions. Lorsque je dessine je fusionne avec un certain aspect de moi-même et de la matière. Puisque  j’invente, j’essaie de manipuler avec ma matière mentale la matière plus physique puisqu’il faut que je maîtrise le trait. Et ainsi, au fur et à mesure, je m’ancre dans la matière et que sans aucun effort, à dix-huit ans, vingt-cinq ans, je peux méditer d’une manière magnifique même si ce n’est que ma première méditation.

    Pourquoi?
    Parce que je suis aligné, je suis une présence.
    En installant cette communication-là, je m’aperçois que je peux éduquer, mais que je suis éducable aussi. En éducateur que je suis, je fais remarquer à mon ami qu’il ne faut pas renifler, mais voilà que moi je me mets le doigt dans le nez et ce n’est pas mieux.  Alors j’accepte que mon ami soit à son tour un éducateur pour moi.

    Un de nos frères avait déjà cité cette belle phrase: on voit la paille qui est dans l’œil de son voisin, mais on ne voit pas la poutre qui est dans  le sien.
    Alors je crée une version occidentale, moderne qui j’espère deviendra une version du vingt et unième siècle: on entend le nez de notre voisin renifler, mais on ne voit pas le doigt que l’on se met dans notre propre narine.

    Donc avec ce genre de communication dont je parle, j’éduque mais je deviens éducable. Parce que l’autre me montre ce que je n’avais pas remarqué. Mais du fait que c’est donné avec amour et que je reçois mon ami avec amour quoi qu’il dise, je l’accepte totalement. Il peut se tromper, mais en fait il ne me veut pas de mal et je sais quand il a raison.

    C’est ainsi que la famille humaine devient une famille où chacun éduque l’autre. Il n’y a plus un éducateur et un éduqué, il y a simplement des frères qui partagent, qui se serrent les coudes, qui sont une famille.

    Je déplore constamment, que même à l’intérieur des groupements spirituels il y ait sans arrêt de la compétition au lieu de voir une véritable confrérie qui s’entraide. Voilà ce qu’est une famille humaine, un temple, voilà la manière de pouvoir progresser spirituellement.

    C’est ce type de relation qu’entretient le maître vis-à-vis de vous.
    Ne pensez pas que le Maître est celui qui se prend pour un Maître, qui administre ses discours, ses initiations lorsqu’il faut, qui se moque de vous, qui vous regarde comme étant bien inférieur et quasiment un animal. Non, il voit un frère en vous. Il voit un frère pris dans les torpeurs, dans les illusions, par les blessures, par l’ignorance. Chaque fois qu’il essaiera de vous parler, de vous instruire, même si c’est d’un ton qui sait tout, qui ne se laisse pas entraîner là où il ne faut pas, par exemple dans trop d’affectivité  comme vous le voudriez trop souvent de la part des guides, des Maîtres, et bien il n’en est rien.

    Seulement c’est vrai que l’on ne fait pas faire à un Maître ce que l’on veut et ce qu’il ne veut pas, car il connaît la vérité. Mais en t’acceptant totalement, en t’aimant totalement pour ce que tu es, il sait t’administrer des remarques, des conseils, une forme de connaissance. Et si tu es suffisamment plein d’amour pour un Dieu, une divinité, un Maître ou une hiérarchie, tu seras accepter cela comme un enrichissement et pas comme des reproches.


    Si tu agissais en considérant que ce ne sont que des reproches, tu arriverais à vivre un confit terrible. Voilà un Dieu qui me critique et c’est en même temps le même Dieu sur lequel je compte pour l’illumination. Alors comment je peux  aimer et haïr en même temps. Il n’y a que l’homme qui est capable de cette chose, pour moi c’est un mystère et je n’ai toujours pas compris comment il y arrive.

    En même temps que tu aimes, tu hais profondément Dieu, tu le détestes avec une puissance que tu ne peux pas imaginer, parce que tu n’en as pas pris conscience.

    Et tu le détestes pourquoi?

    Parce qu’il est supérieur et que sans arrêt, à l’intérieur des grands livres, il y a des grandes phrases qui te montrent et qui te font juger que tu es inférieur. Il est éternel et tu es mortel. Il sait tout et tu ne sais rien. Il peut tout et tu ne peux rien.
    Alors comment peux-tu aimer un Dieu pareil, tu peux l’admirer et c’est ce qui te pousse dans la voie de la spiritualité, mais profondément tu le détestes, et tu n’as qu’une envie c’est que sitôt que tu as attrapé sa lumière, un coup de pied tu le détrônes et tu te mets à sa place. L’admiration pousse à cela.

    Dès que tu aurais une initiation, tu n’aurais de cesse que de détrôner Dieu. C’est ce que font les mages noirs. Arrivés à une certaine initiation où ils savent manipuler certaines énergies, ils ne peuvent plus tolérer cette relation fausse qu’ils entretiennent avec Dieu. C’est la relation qu’ils ont imaginée et auquel ils croient, alors ils veulent le détrôner et pour le détrôner il faut captiver l’humanité, et pour la captiver, il y a certaines méthodes.

    Mais dans la mesure où vous faites ce nettoyage dont j’ai parlé tout à l’heure, cet alignement, vous ne risquez rien, absolument rien.
    C’est ce qu’utilisent les mages noirs, le monde de l’illusion, mais si vous êtes nettoyés, si vous tendez vers une certaine évolution, vous détruisez cette grande illusion. Donc on ne peut rien sur vous. C’est d’une logique très évidente.

    Je viens de vous expliquer quel était le véritable fondement de la communication. Donc, ce ne sont pas tes mots, ce n’est pas la dureté ou la gentillesse de ta phrase qui crée ta bonne ou ta mauvaise communication avec les autres. Si tu es quelqu’un qui voit le vrai, qui voit la vérité, qui voit l’évidence, tu as le droit de la dire, mais avant, tout dans ton cœur, tu dois accepter totalement l’autre et l’aimer tel qu’il est et s’il devient mieux, c’est tant mieux.

    Tandis que si tu vois la vérité, l’évidence et que tu rejettes l’autre, parce qu’il exerce cette chose que tu n’aimes pas et qui te dérange, à ce moment-là c’est vrai, tu as de gros problèmes de communication. Tu passes pour un violent, un agressif, un intolérant, et t’étant identifié à tous ces maux, tu deviens toi-même intolérant, impatient et de plus en plus critiqué et on en sort plus.

    Alors mettez un peu d’amour dans tout cela. Je ne parle pas d’amour très catholique, romantique et affectueux. Je parle de l’amour du cœur, une intention totale d’accepter l’autre. J’insiste. Est-ce que vous sentez la différence qu’il y a. Est-ce que vous sentez la position qu’occupe votre cœur. Si vous pensez aimer quelqu’un parce qu’il vous aime, qu’il vous soutient, qu’il vous ressemble, parce qu’il n’a jamais eu de problème et aimer l’autre parce que vous l’acceptez totalement. Est-ce que vous sentez que cela vous implique dans un état de méditation, dans un acte de présence totale au monde et à l’autre.

    Est-ce que vous comprenez quand utilisant des choses aussi simples que cela, je construis en moi tout un itinéraire, tout un comportement spirituel qui à la fin de la journée va d’une manière naturelle et logique, comme un parfum sort de la fleur, aboutir à une méditation réussie et magnifique.

    Je voulais vous encourager à cette vraie communication, que je n’ai pas appelée tolérance, vous l’avez remarqué, mais au contraire partage, dialogue, acceptation de soi et de l’autre.

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