• 15 05 88 Résurgence de la spiritualité

    Question:                    

    Nous observons qu’une masse grandissante de personnes, désirant se tourner vers une spiritualité débarrassée des dogmes et des fausses interprétations, est prise dans les pièges de plus en plus nombreux de faux-semblants spirituels. C’est-à-dire que ce qui est plus ou moins paranormal, comme par exemple les transformations de situation à l’aide de médiums, d’atlantes ou de gourous inconscients, voyages astraux, ainsi que toutes sortes de messages, manipulations de chakras, régressions dans les vies antérieures etc., est considéré très souvent par ce public s’inspirant comme autant de voies spirituelles possibles. Pourtant, si elles ne sont pas toujours négatives, quant à l’intention et même aux résultats immédiats, elles ne répondent pas aux nécessités du plan divin. Nous aimerions avoir des commentaires à ce sujet.



     

    J’aurai du mal à ajouter un mot après tout ce que tu viens de dire. Néanmoins je vais d’abord vous saluer.

    Pour parler de la résurgence de la spiritualité, il ne faut pas commencer par dire où la spiritualité n’est pas tout à fait bien comprise ou bien vécue. Ce qui ne veut pas dire que nous pratiquons la politique de l’autruche et que nous évitons de voir où la spiritualité ne connaît pas la résurgence la meilleure et que nous nous intéressons que de là où la spiritualité connaît la meilleure résurgence.

    Toutefois, sous le couvert de la bienveillance, ce qui engendrerait en fait de la mollesse et une très mauvaise tolérance, nous ne voulons pas non plus laisser fleurir n’importe quelle fleur, qu’elle soit au nom de la spiritualité, au nom du nouvel âge, ou au nom de n’importe quel autre groupement spirituel. Nous ne voulons pas laisser fleurir n’importe quoi. Cependant ce qu’il faut savoir et connaître avant tout, c’est la grande liberté d’expression de l’esprit humain, et j’insiste sur ce mot-là, la liberté d’expression de l’esprit humain. Ce qui ne veut pas dire que tous les actes sont permis à l’homme, par contre à son esprit toutes les expressions sont permises.

    Quelle est la différence ?
    La subtile différence, bien sûr, de pouvoir juger à ce moment-là.
    Donc si nous ne jugeons pas l’acte de l’individu, pourquoi pouvons-nous juger ce qui a été l’expression de son esprit ?
    Les individus commettent des actes à tort et à travers sans toujours être conscients. Ce qui fait que l’on ne peut pas toujours reprocher des actes à des individus qui les ont pratiqués dans un état de semi-sommeil, dans un semi-coma en fait. Pour pouvoir les accuser, il faudrait les avoir mis dans un parfait réveil spirituel.

    Pourquoi ne pouvons-nous pas non plus tout condamner ce qui est de l’ordre de l’expression de l’esprit ?

    Tout simplement, parce que si un esprit ne s’exprime pas, il ne peut pas avancer.
    Et là, on en vient à se poser cette question, pourquoi Dieu, les Maîtres, n’ont-ils pas fait en sorte que ce monde-ci soit parfait, notamment lorsqu’il s’agit d’expression spirituelle, d’avancée vers un nouveau monde.

    Cela ne veut pas dire, parce que la situation est telle que vous la connaissez aujourd’hui, que les Maîtres n’œuvrent pas. Cela ne veut pas dire que Dieu, ou ce que l’on pourrait appeler Dieu, n’existe pas ou n’essaye pas d’envoyer l’humanité vers le chemin de la perfection.

    Il faut comprendre les choses différemment de ce que l’esprit humain les comprend aujourd’hui. C’est-à-dire qu’il n’y a pas Dieu d’un côté et les hommes ignorants de l’autre. Il n’y a pas Dieu d’un côté et le diable de l’autre, il n’y a pas la science et l’ignorance de l’autre. Ce ne sont pas des antagonistes qui se font la guerre et qui essaient coup après coup de diriger l’homme, de diriger la société, de construire une civilisation qui un jour est matérialiste, le lendemain est spirituelle, ou qui essaie d’avoir le drapeau de la puissance.

    Si l’on part avec cette vision dualiste du monde, non seulement l’individu ne comprendra pas l’évolution, mais lui-même ne saura pas faire son choix dans l’évolution. C’est-à-dire qu’il ne comprendra jamais quelle voie il doit suivre et pourquoi il doit la suivre. Donc il ne connaîtra pas et ne soupçonnera pas toute l’alchimie qu’offrent les voies et l’alchimie qu’il doit produire en lui-même.

    Si l’on pense qu’un jour, Adam et Ève sont tombés du paradis sur la terre, de l’état d’esprit dans la matière et que maintenant, péniblement, tous leurs rejetons essaient de remonter le cocotier pour trouver un brin de soleil, si on part de cette idée-là, on ne comprend pas l’existence de Dieu. Parce que s’il y a une possibilité de chute, cela  veut dire que Dieu n’est pas aussi parfait que cela, et que lui-même a encore beaucoup de perfection et de divinité à acquérir.

    Je ne veux même pas prétendre dans mon discours, pour qu’il soit logique, que Dieu est parfait. Admettons même qu’il soit une entité qui se développe, qui n’en a pas fini de se développer, et que toute la matière, les hommes et les choses qui ont été créés dans son sillage, ne sont en fait que des productions, des auto- générations de sa forme et de son énergie. Restons en là. Mais cela ne donne pas la solution qui permet d’admettre la chute de l’homme dans la matière.

    Donc si là n’est pas la solution, où est-elle ?

    Pour comprendre l’évolution, pour comprendre le développement de la spiritualité, les âges qui se succèdent à travers les civilisations sur la terre, il faut quitter cette vision dualiste du monde. Il ne faut plus voir le blanc d’un côté, le noir de l’autre, le chaud d’un côté, le froid de l’autre, le diable et le Bon Dieu, le gourou et le profane. Il faut comprendre que toute unité de vie est une unité divine, que ce soit l’unité de vie du caillou, de la goutte de sève qui coule dans la tige d’une fleur, de votre unité de vie ou de l’unité de vie de celui que vous appelez Dieu ou l’ange, c’est exactement la même divinité.

    À partir de ce moment-là, la dualité n’existe plus, il n’y a qu’unité.
    Pour comprendre maintenant ce que fait cette unité dans le champ de la dualité, car la dualité existe bien : le chaud et le froid, le jour et la nuit, la vie et la mort, l’ignorance et la connaissance, on ne peut pas rogner cette chose, mais pour comprendre ce que fait l’unité dans ce champ de dualité, il faut voir l’incarnation, la précipitation de l’esprit dans la matière, non pas comme une chute, mais au contraire comme un moyen d’évolution.

    Beaucoup de disciples arrivés à un certain moment du chemin, baissent les bras, se sentent accablés, parce qu’ils se demandent pourquoi leur monade, leur âme, leur moi suprême si vous voulez, a un jour, du haut de sa spiritualité, chuté dans la matière et à quel jeu malin il est en train de jouer maintenant pour remonter. Forcément, tout ce ridicule désarme lorsqu’il faut faire l’effort et c’est normal, car en restant à cette vision des choses, elle désarme, mais en plus, elle ne donne aucun courage parce qu’il n’y a pas de logique.

    Il ne faut pas chercher la logique dans la vie et l’événement qu’est l’univers. Car si l’on cherche une logique mentale à la naissance et au pourquoi de l’univers, on n’y arrivera pas. Il faut simplement savoir que par la dualité, ou ce que l’on peut appeler la dualité, l’esprit obtient des forces et qu’en obtenant ces forces de manifestation, ces forces de vie, il va pouvoir  devenir une puissance d’un esprit qu’il est à l’état originel, et c’est là toute la différence.

    Donc à l’origine, certes, vous êtes tous des Dieux, mais des Dieux impuissants en quelque sorte, des Dieux qui se méconnaissent, qui ne savent pas utiliser leur capital d’énergie, qui ne savent pas en fait brandir leur puissance. À travers l’expérience contre le champ de la dualité, l’homme apprend à manipuler les puissances, à s’octroyer les puissances, et c’est là le problème. L’homme au fur et à mesure de son développement voit les puissances arriver vers lui, qu’on les appelle énergies, vibrations, rayons, peu importe, ce sont des puissances à l’origine, et elles viennent vers lui au fur et à mesure qu’il se développe consciemment ou pas.

    Son premier geste va être de se les octroyer, de les posséder, un peu à la manière de certains mages, de certains disciples dont l’égo est trop prédominant et qui veulent utiliser le pouvoir dans un sens négatif ou dans un sens trop astral. Au fur et à mesure, les expériences, le karma, toutes les guidances des Maîtres, vont faire en sorte de lui apprendre comment utiliser ces énergies et surtout lui enseigner leur nature et la nécessité de l’utilisation de ces énergies.

    Car voyez-vous dans l’évolution et dans l’enseignement des Maîtres, il n’est question en fait que de vous enseigner la nature des énergies, la nature de la vibration qu’est l’âme. Lorsque l’on vous dit : il ne faut pas pratiquer telle chose, il ne faut pas penser telle chose, il ne faut pas penser du tout, il faut arrêter le mental, il faut vous fixer sur telle idée divine, sur telle pensée pure, il faut vous fixer sur tel son, l’homme qui ne se demande pas pourquoi on lui dit cela, il fait la chose, l’exécute mécaniquement, mais sans connaître l’essence de la chose.

    Or chaque fois que l’on vous donne un conseil, plutôt que d’exécuter le conseil, moi je vous dis, il faut vous interroger sur le pourquoi de ce conseil donné. Et si vous arrivez à connaître le sens du conseil que l’on vous a donné, vous avez déjà dépassé le conseil et vous n’avez plus besoin de l’effectuer.

    Lorsque le Maître vient vers vous et qu’il vous dit : il ne faut plus penser. Si vous cherchez pourquoi il vous dit cela, vous n’avez plus besoin de ne plus penser, automatiquement vous ne penserez plus, parce que vous aurez compris ce que cela voulait dire. En ayant compris, vous aurez déclenché en vous, l’état de conscience correspondant. Donc, appliquez le conseil de ne plus penser sera déjà dépassé pour vous.

    Mais comme le Maître sait que l’individu ne sait pas méditer de cette façon-là sur le cœur des choses, le cœur des conseils, alors il vous fait passer par l’exécution presque mécanique de la chose. Le Maître sait que, de la même façon que l’on peut imiter une chose venue de l’esprit, on peut aussi arriver à impliquer l’esprit dans la matière en faisant imiter sa matière. Donc, à force de vous empêcher de penser, à force de supprimer votre pensée, ou l’instinct, le mécanisme de la pensée, un jour vous allez vous trouver dans cette zone où la pensée est devenue pure.

    Mais la pensée ne cessera pas pour autant, parce que l’homme n’est qu’une grande pensée. Le problème, c’est que l’homme pense de manière inférieure. Lorsqu’il quitte la zone inférieure de la pensée, il découvre la pensée pure ou bien l’idéation divine. Sa pensée n’arrête pas, mais elle est devenue Une avec l’univers, c’est là toute la différence.

    Et lorsqu’à force de s’être contraint à ne plus penser, l’individu découvre cette zone de l’idéation divine, de la pensée pure, alors il n’a plus besoin de se forcer à ne plus penser et il découvre la raison du conseil donné.

    Ce qu’il faut faire dans ces cas-là, chaque fois que l’on vous donne un conseil, ou chaque fois que l’on vous donne une technique, ou que vous la lisiez dans un livre, ou que cela vous soit donné par hasard, ou même par votre propre inspiration, avant de passer à l’exécution, avant de faire la chose physiquement, ce qui est la façon la plus grossière d’exécuter quelque chose de spirituelle, essayez de deviner, essayez de sentir, de pressentir, d’intuitionner, la raison profonde, l’esprit de la chose.

    Vous verrez qu’en fait, en ayant médité sur le conseil que l’on vous a donné, vous allez dépasser le stade du conseil et vous allez pouvoir aller plus vite, plus loin. Parce qu’en méditant sur des conseils, de méditation en méditation vous allez développer des états de conscience, qu’ils vous auraient fallus sans doute des années pour les développer, en exécutant mécaniquement, physiquement, les conseils que l’on vous a donnés.

    Donc, si vous voulez évoluer, si vous voulez réellement faire un travail d’avancement, il ne faut pas toujours faire passer les choses par votre matière. Bien sûr la matière est importante, bien sûr il faut, puisque l’alchimie l’exige et que c’est une loi, il faut aussi anoblir la matière, faire passer des énergies d’une fréquence chaque fois de plus en plus haute, pour la diviniser elle aussi. Mais il n’est pas besoin chaque fois de faire passer le conseil spirituel par la matière, je dis non, c’est une erreur. Et c’est le problème et la manie de tout le peuple occidental de faire passer chaque fois, par l’exercice physique, ce qui peut être acquis ici, maintenant, tout de suite, par la concentration, par la réflexion, par l’introversion, par un petit peu de méditation, donc par l’esprit.

    Ce qui est de l’esprit doit être traité par l’esprit. Vous n’arriverez pas à décrocher des états de conscience, en faisant forcément des postures de hatha yoga, en vous tordant les pieds derrière le cou, en mettant les bras je ne sais pas trop où et le nombril derrière la tête. Essayez, vous n’y arriverez pas. Bien sûr vous allez anoblir votre matière, c’est certain, et c’est nécessaire. Car le disciple ne peut pas aller vers les zones de l’esprit en ayant une matière trop lourde, trop grossière, trop rustre. Donc il faut, à un moment donné, laisser passer l’énergie, la fréquence, jusqu’au cœur de la cellule, pour que la matière soit sur le même accord que la note qui vibre dans l’esprit.

    Mais je vous en prie, ne faites pas la confusion, ne faites pas l’erreur de croire qu’en ayant des postures abracadabrantes, et Dieu sait que je ne suis pas du tout contre certaines méthodes que l’on dit être du hatha yoga ou d’autre forme, il les faut et je les reconnais comme étant utiles, mais je demande à votre esprit de ne pas croire que tout le pouvoir en reviendra à la posture, c’est faux.

    Si à côté de cela votre esprit intérieur, votre vous-même le plus profond, n’essaie pas de trouver par intuition, par méditation, l’essence des choses, vous pouvez tout de suite vous pendre pour l’éternité dans la position du lotus, parce que c’est bien tout ce temps-là qu’il vous faudra pour devenir Bouddha, je vous le dis. Il faut faire avec l’esprit les choses de l’esprit, et avec le corps les choses du corps.

    Que sont donc les choses de l’esprit et les choses du corps ? Car c’est là, la confusion qui règne en occident en ce moment.

    Les choses de l’esprit sont les clefs qu’il faut découvrir et qui sont de l’ordre de l’état de conscience. Lorsque l’on vous dit, par exemple, de ne plus médire votre voisin, de vous aimer les uns les autres, d’avoir une position ouverte vis-à-vis de la vie, vis-à-vis du nouveau monde, vis-à-vis des énergies, ces sujets-là, sont de l’ordre de l’esprit profond, c’est votre esprit en tant qu’esprit philosophe, en tant qu’intuition, en tant que mental supérieur, qui est suscité, qui doit travailler le sujet et qui doit répondre.

    Maintenant, pour que cet esprit puisse aller plus vite, ou puisse aller vers des zones encore plus élevées, s’il faut que sa matière se divinise, se subtilise, alors oui il faut faire les choses de la matière. C’est-à-dire que vous pouvez ajouter à votre démarche spirituelle le hatha yoga, ou toute autre sorte de yoga, vous pouvez y ajouter l’ascèse, le jeûne, la suppression des drogues, des alcools, des pensées impures, etc., et à ce moment-là, vous divinisez votre matière en même temps que vous divinisez votre esprit, vous subtilisez les deux en même temps et l’alliance a lieu.

    Mais celui qui fait l’un sans l’autre, ou qui attend que l’un déclenche l’autre, il n’y arrivera pas. Il ne faut pas croire que les choses de l’esprit passeront par la matière, c’est faux. Naturellement vous pourrez vous sentir mieux, être plus détendu, plus relaxé, donc être plus à même d’avoir une position positive dans le monde, d’avoir une démarche plus ouverte, par exemple, d’être moins agressif au volant de la voiture, ou vis-à-vis de votre voisin, ou lors des problèmes familiaux.

    Cela ne veut pas dire que vous aurez décroché un état de conscience, que ce qui vous énervait hier ne vous énerve plus aujourd’hui. L’état de conscience n’a rien à voir entre les deux comportements. Un état de conscience ne se voit pas à la patience que découvre quelqu’un, parce qu’autrefois il était impatient. Un état de conscience n’a rien à faire des expressions caractérielles. Naturellement, le caractère est toujours plus ou moins associé à l’état de conscience, mais ne croyez pas que la relaxation, qui induit chacun à se comporter un peu plus fraternellement, va pouvoir signer chez vous un état spirituel.

    Si dès demain lorsque vous ouvrez un livre il y a une phrase d’un mystique que vous ne comprenez pas, cela ne signifie pas que l’état de conscience n’a pas été atteint. Car lorsqu’un état de conscience est atteint, cela ne veut pas dire que tous les secrets se dévoilent, qu’il n’y a plus d’ignorance, qu’il n’y a plus de mystère.

    Lorsque le disciple, rencontre une phrase énigmatique, de prime abord, il la médite et il arrive à percer le cœur. Car en fait dans l’enseignement, il n’y a pas de mystère, il n’y a tout simplement que des clefs qui révèlent les états de conscience. Et c’est pour cela que le disciple n’arrive pas à comprendre les textes sacrés, non pas parce que l’on parle de quelque chose qui est incompréhensible, mais parce que l’on parle de quelque chose que l’individu ne peut que sentir.

    Lorsqu’un grand Saint parle de ce qu’est la vie, de ce qu’est le monde, de ce qu’est l’amour en réalité, cela ne vous sert à rien de l’écouter ou de lire son texte. Parce qu’il parle d’une réalité qui n’est pas la vôtre, il ne parle pas d’une définition que vous devez apprendre, et qu’en l’apprenant, vous connaîtrez la vérité qui est à l’intérieur. C’est pour cela que chaque fois que vous êtes face à des textes sacrés, il ne faut pas essayer de comprendre, il faut en quelque sorte alchimiser, pour déclencher en vous-même l’état de conscience équivalent que décrivent les mots, autant que cela se peut.

    Pour revenir à la question posée, la plupart des disciples de bonne volonté, cela, je dois l’avouer, je dois le leur rendre, confondent trop la définition de la chose et le cœur de la chose, et c’est l’incompréhension qui se passe à l’heure actuelle.
    Lorsqu’un disciple œuvre dans le sens de la question posée, c’est-à-dire en n’ayant pas toujours l’approbation du plan divin, ni de la connaissance divine, cela veut dire que lui-même est prisonnier de l’erreur qu’il commet, et qu’il essaye davantage de définir la chose, d’instruire à propos de la définition de la chose, plutôt que d’apporter ou d’éveiller au cœur de la chose. C’est la marque flagrante, la différence flagrante, qu’il y a entre tous ceux qui sont des techniciens de la spiritualité et ceux qui sont réellement des gens spirituels.

    Ce qui ne veut pas dire que dès demain, il faut vous détourner de tous les techniciens de la spiritualité, qu’il  faut les juger en disant que se sont les moindres, qu’ils sont les plus petits, qu’ils n’ont rien à dire, qu’il faut les éviter, qu’il faut leur faire mauvaise publicité, qu’il ne faut plus qu’ils travaillent. Il ne faut pas avoir des réactions extrêmes, jamais. Si cela ne vous convient pas, détournez-vous, cela conviendra à quelqu’un d’autre, et quand cela ne lui conviendra plus, à son tour il se détournera.

    Comme je le dis souvent, il ne faut pas combattre une chose, il ne faut pas aller contre une chose, d’autant plus si elle est inutile. Il faut simplement pratiquer la chose utile, ou se consacrer à la chose utile, et ainsi, celle qui est inutile s’évanouit d’elle-même parce qu’elle n’a plus d’énergie pour la soutenir. Lorsqu’il n’y a plus d’énergie pour nourrir une chose, elle n’a plus de vitalité. Donc votre travail est d’investir l’énergie dans l’autre chose, celle qui est vraie, celle qui est vivante, celle qui est réelle, et ainsi ce qui est faux s’abaissera, s’affaissera tout seul, sans qu’il y ait eu aucun combat.

    Il faut apprendre à jouer avec les forces de la manière que la sagesse a elle-même instituées.
    En ayant créé le chaud et le froid, les Maîtres de la création, les Dieux de la création, si vous voulez, ou le Dieu suprême n’a pas créé deux forces pour qu’elles se confrontent et qu’elles se tapent dessus, non. Ces deux forces sont au contraire des nécessités pour que l’une révèle l’autre. C’est pour cela que le disciple ne doit jamais aller à l’encontre d’une chose qui est fausse, à l’encontre d’un obstacle. Il doit cultiver ce qui est vrai, ce qui est réel, ce qui est bon, et automatiquement l’énergie, même négative, ira vers lui pour l’enrichir, et c’est ainsi qu’en plus de sa propre énergie, le diable participera au travail.

    Car en fait, aucune énergie n’est contradictoire l’une à l’autre, et le diable n’est pas contradictoire au Bon Dieu, au contraire, il faut absolument et ceci en des termes très allégoriques, que le diable existe. Et lorsque je dis le diable, je ne cite pas un être qui essaierait en grattant les êtres humains de les pervertir. Je parle d’une énergie, d’un contre balancement en fait, qui n’est pas un feu contraire, mais qui est un feu complémentaire. Il est important de comprendre cela, le feu complémentaire de la flamme.

    La flamme c’est en quelque sorte ce qui serait votre esprit, votre âme ou votre monade et le feu serait en apparence contradictoire, l’énergie qui va permettre à la flamme de se constituer en tant que puissance. Autrement dit, le feu est la racine de l’arbre, le feu est la racine de la flamme.

    Pour l’individu qui est encore dans la dualité, forcément ces deux zones-là de la vie vont apparaître dualistes, mais en fait, l’une ne peut pas vivre sans l’autre. La flamme ne peut pas vivre sans le feu et le feu n’a aucune raison d’être, s’il n’est pas en train d’alimenter la flamme qui est au dessus.

    Donc ne vous inquiétez pas pour ce qui surgit, ici, maintenant, à l’approche du nouvel âge. Cette explosion de gourous, cette prolifération de guides de toutes sortes, de tout niveau, enseignant toutes sortes de techniques, répandant toutes sortes d’idées, et cela allant depuis les idées de l’Atlantide qui ressurgit, jusqu’à l’idée de l’attente du Christ qui doit venir demain, ou après demain, ou dans trois mois, car on n’en sait rien.

    Il ne faut surtout pas vous faire de souci, et surtout ne pas croire que dans cette cacophonie les Maîtres en profitent pour essayer d’écrémer tous ceux qui ne seraient pas au point en quelque sorte, donc tous ceux qui n’auraient pas ce discernement. Ces gens-là ont droit à l’expression exactement comme vous, comme vous avez le droit à l’expression de confusion que sans doute vous ressentez au moment où vous êtes face à tout ce spectacle. Ce qui fait que cette confusion devient une torture, ou une douleur à l’intérieur des individus, c’est parce qu’ils sont en recherche. Étant en recherche et allant vers l’extérieur pour trouver, ils ne savent plus à quel saint se vouer, quel gourou croire, quelle technique exécuter.

    Le problème n’est pas de savoir si le gourou un tel a raison de dire telle chose, si celui qui fait le séminaire un tel a raison de pratiquer, de divulguer telle technique. Le problème n’est pas de savoir si ces gens-là ont raison, le problème c’est de savoir pourquoi, vous, vous avez besoin d’un autre pour savoir ce que vous devez faire. Pourquoi cherchez-vous toujours chez quelqu’un d’autre, ailleurs, hors de vous-même, le conseil que seul votre moi intérieur peut vous donner. Le problème n’est pas l’autre, le problème c’est le fond de votre quête, et lorsque vous remettez cela en cause, vous vous apercevez qu’à l’extérieur il pourrait y avoir mille faux Jésus Christ, mille faux prophètes, mille charlatans, dans un grand éclat de rire, vous iriez tous les embrasser en leur disant : mais oui tu as raison, ça te passera. Vous ne seriez pas avec la douleur au ventre, la douleur dans la tête, en train de vous arracher les cheveux pour savoir quel gourou croire, aller vers quel saint, criant après les Maîtres, après Jésus Christ, après le Bon Dieu : « Pourquoi est-ce que tu laisses une telle pagaille régner ? » Il n’y a pas de pagaille, il y a des êtres humains qui s’expriment, et au milieu, il y en a d’autres en appel qui cherchent de façon maladroite.

    Donc qui corriger ?

    Je ne peux pas aller corriger celui qui est soi-disant faux prophète, faux gourou, faux séminariste, faux ceci ou faux cela. Car je sais que le problème n’est pas lui, mais vous. Je ne vais pas lui dire : tais-toi, tu n’as plus le droit d’exercer, car tu dis des choses fausses. Je vais plutôt me tourner vers vous et vous dire : les Maîtres ont parlé et depuis déjà fort longtemps, des milliers d’années, ils vous ont dit ce que vous devez faire. Pourquoi aller vers des petites lanternes, alors que déjà la grande flamme a été allumée et continue d’illuminer le monde.

    Tout le monde va chercher le conseil à l’extérieur. Celui qui n’aurait que sa bible, que ce livre entre les mains, admettons qu’il soit dépouillé d’ésotérisme, dépouillé de système oriental, dépouillé de connaissance orientale, de chakras, qu’il ne connaisse rien d’autre que la parole du Christ, prenons cet être-là, s’il suit exactement la parole du Christ, s’il absorbe et médite réellement sur chacun des mots, chacun des conseils, des préceptes exprimés, il peut aller plus loin ou aussi loin que celui qui court tous les samedis soir vers tous les séminaires avec sa valise à la main, et qui fait ça pendant des années.

    Forcément un jour ou l’autre il va tomber sur un saint, ou un illuminé et il recevra quelque chose. Mais il aura perdu des années à courir n’importe où, n’importe comment, à épuiser son esprit, à risquer même de se perdre, de se fourvoyer, de croire à des choses illusoires, alors qu’il faut ici et maintenant commencer à appliquer ce que la parole des Maîtres a toujours dit, depuis le commencement du monde.

    Seulement voilà, il existe le même problème de relation entre les hommes et les Maîtres, qu’il en existe à l’intérieur de la famille, entre le père et ses enfants. C’est-à-dire que les enfants vont plutôt croire les copains, les amis, les compagnons de jeux, plutôt que la parole du père. Parce que le père est quelque chose de trop lointain, de trop parfait, de trop différent : « Je ne peux pas te croire papa, toi tu as trente-cinq ans, moi j’en ai que douze, comment veux-tu que je croie ce que tu me dis, comment veux-tu que j’y pense à chaque fois, comment veux-tu que j’adhère, que je ressente, que je sois comme toi ? Je ne peux pas. » C’est le même problème qu’a le profane ou le disciple naissant, vis-à-vis de la parole du Maître.

    « Toi tu es trop parfait, forcément tu es déjà arrivé, c’est ton état. Mais moi, je ne sais pas comment faire cette chose. Tu dis qu’il faut être amour, mais je ne sais pas ce qu’est l’amour en fait, et de l’être, je n’y arrive pas. » Alors parce qu’il ne peut pas être le père trop parfait, parce qu’il ne peut pas faire comme le père trop parfait, il va aller voir son cousin.

    « Tu sais, moi j’ai une technique. Pour être l’amour, il ne faut pas que tu mentes, il ne faut pas que tu triches, il faut que tu regardes bien droit dans les yeux et que tu tournes ta langue sept fois dans ta bouche, comme cela, tu es sûr que tu ne diras jamais de mal. »

    « Mon cousin est un bon guide, il m’a donné des trucs, et maintenant en exerçant selon ces trucs, je vais pouvoir découvrir ce que la parole du Maître me donnait à connaître. »

    Nous comprenons que ces étapes sont une nécessité dans la compréhension, le développement des hommes. Croyez-moi, il n’y a aucune moquerie dans mon discours, plutôt de la peine. Parce que ce n’est pas la solution d’aller copier le truc, la technique, qu’a trouvé le cousin. Il faut faire ce qui est à faire, même si l’on ne sait pas ce que l’on est en train de faire, et il faut vous mettre bien cela dans la tête. Même si vous ne savez pas ce que vous êtes en train de faire, faites-le, parce qu’un jour à force de le faire, vous allez découvrir le sens de votre geste.

    Lorsque l’on vous dit, qu’il faut être amour, ne vous demandez pas par quelle combine, par quel truc, par quel moyen, vous allez pouvoir vous obliger à être amour. Simplement, demain, lorsque vous vous levez, soyez amour. Alors vous allez me dire que cela ne répond pas à l’énigme, cela ne donne pas de solution. Puisque je ne sais pas aujourd’hui ce qu’est d’être amour, demain matin, en me levant, je ne vais pas plus savoir comment être l’amour.

    Là, je mets votre esprit en défaut, parce que l’on ne peut pas essayer de développer des qualités, en comprenant ces qualités. Un jour il faut s’engager à être la qualité, et là, est tout le problème de l’esprit occidental. Il cherche à comprendre la définition de la qualité, le comment du pourquoi, comment y arriver, par quelle étape etc., alors que ce ne sont pas ces instruments-là qui permettent l’expérience.

    Un beau jour vous vous engagez, et il faut redécouvrir la puissance de l’engagement. Dans l’engagement il y a une véritable initiation possible, et je ne dis pas des mots au hasard, je dis des mots puissants, dans l’engagement il y a une initiation à découvrir. Et l’occidental ne sait pas s’engager parce qu’il veut des définitions, il faut qu’on lui explique, qu’on lui dissèque la chose et un jour en découvrant presque par hasard la chose il s’y engage, alors que le processus est inverse.

    Qu’est-ce que la puissance de l’engagement ?

    Lorsqu’un être décide que dès demain il sera l’amour, il se dit à lui-même et fortement à son esprit, que dès demain, il ne se permettra plus aucune bassesse. C’est-à-dire que dès demain, s’il croise quelqu’un qui lui veut du mal, il ne le jugera pas et il ne lui renverra pas du mal. Si demain il croise quelqu’un qui essaie de le frapper, parce que ses nerfs sont à fleur de peau, il essayera plutôt de le soulager que lui renvoyer des coups. Chaque fois il essayera donc d’être au-dessus de l’homme qui est pris dans son problème, pris dans sa crise, pris dans sa douleur, pris dans son ignorance.

    Celui qui veut être Dieu, sans faire l’effort d’être au-dessus de l’expression traditionnelle de l’homme, son expression profane, pourra employer tous les trucs, toutes les combines, toutes les techniques possibles, il n’y arrivera pas. Parce qu’un jour il faut s’engager, il faut se dire demain, je suis divin, même si je sais que je ne le suis pas, parce que ce n’est pas en une nuit qu’on change, demain je suis divin, parce que je ne me permettrais plus d’être profane. Demain je trace ma ligne et je reste sur ma ligne, et en marchant sur cette ligne, je vais être la ligne, en imitant Dieu, je vais redevenir Dieu. Là, est tout le problème des hommes, ils ne comprennent pas la puissance de l’engagement.

    Mais pour s’engager, il faut avoir découvert une autre force, qui n’est pas facile, c’est certain. C’est pour cela que ne s’engage que celui qui, déjà, a quand même suffisamment épuré son être, parce qu’il faut aussi savoir énormément renoncer. Le renoncement est une énergie que l’on pourrait comparer à une énergie négative, puisqu’il faut dire non, et l’engagement est l’énergie qui sort de cette énergie négative et qui est alors positive, parce qu’elle dit oui à Dieu et à toute la divinité.

    Encore une fois, comme je vous ai dit tout à l’heure, on retrouve la complémentarité des énergies . Il faut pouvoir dire non une fois, non à la matière, non à la trivialité, non à la bassesse, pour pouvoir trouver l’énergie de dire oui, à tout le positif, à tout le divin, à la lumière, on ne saura pas dire ce oui tant que ce non n’aura pas été prononcé.

    Alors celui qui va faire du yoga pour ceci, de la méditation pour cela, et qui rentre chez lui, et continue à être agressif envers sa femme, à frapper ses enfants, à ne pas comprendre ses collègues de travail, à manifester les défauts les plus bas qui sont en l’homme, celui-là pourra méditer pendant mille ans, il n’y arrivera pas. Il pourra faire des postures de hatha yoga pendant mille ans il n’y arrivera pas non plus. Par contre, s’il ne fait aucune de ces choses-là, mais simplement le matin lorsqu’il se lève, s’il décide d’être clair, net, aligné avec son âme, c’est comme s’il méditait pendant mille ans, c’est comme s’il faisait du yoga pendant mille ans, immédiatement, toutes les énergies se précipitent en lui, et l’alchimie à lieu.

    Encore une fois, il ne faut pas pratiquer extérieurement la divinité ou la spiritualité, il faut pratiquer la spiritualité intérieurement. Actuellement, c’est parce qu’il y a un besoin, que cela suscite l’éclosion de tout ce que l’on vient de citer, de tous ces guides de ceci, ces guides de cela, le besoin qu’ont les hommes de trouver à l’extérieur une réponse et un état qui n’est qu’intérieur.

    Quel conseil je donne donc ?

    Est-ce que je vais donner le conseil d’abandonner tous les séminaires, toutes les techniques, de ne plus aller voir des gens qui sont, somme toute, très intéressants puisqu’ils ne disent pas de bêtises. Non, je ne vous dirais rien, je ne vous dirais pas ce que vous devez faire. Si je devais dire la vérité, je dirais tout simplement qu’eux-mêmes doivent s’asseoir sur le même fauteuil que vous et attendre eux aussi la divinité. Simplement lorsque vous allez pratiquer ces choses, ayez l’attitude juste. Tous les instruments peuvent devenir immensément puissants, si vous allez avec une attitude juste. Et l’attitude juste, c’est de ne rien attendre de  l’extérieur, mais de savoir toujours intérioriser les notions et de savoir toujours vivre profondément dans votre intérieur.

    N’attendez pas que la posture face quelque chose, vous libère de tel traumatisme, de tel complexe, de ceci, de cela, de tel poids karmique, ou de je ne sais quoi d’autre encore. Vous-même tout de suite libérez-vous, et c’est facile.

    Des gens passent des années de travail, dépensent des sommes énormes d’argent en stages, séminaires, afin de se libérer d’un complexe ou d’un traumatisme. Un individu peut s’en libérer, même lorsque ce complexe ou ce traumatisme est enfui profondément dans l’inconscient, si simplement un beau jour, il sort sa force et qu’il s’engage et dise non, je ne serai plus cette chose, je ne serai plus mon infériorité, je ne serai plus mon complexe, je ne serais plus ma timidité.

    Mais au lieu, une bonne fois pour toutes, de prendre ses forces et de dire non, ou de dire oui, il attend que le docteur le soigne, il attend que la plante le soigne, il attend que les autres soient plus favorables, que les autres lui passent son complexe en créant le complexe inverse, « si je suis inférieur il faut que l’on me dise que je suis très grand, comme cela, je serais soigné, et enfin je pourrais découvrir un équilibre, » erreur.

    On ne va pas d’un complexe d’infériorité à une psychologie équilibrée par des compliments que l’on entend. Cela ne répare jamais, cela ne fait que mettre une illusion sur l’autre. Parce que l’on vous dit que vous êtes très beau, ou très intelligent, vous ne pouvez pas croire que soudainement vous n’êtes plus ce que vous pensez de vous-même, c’est-à-dire très laid, très bête, ou alors, c’est que vous êtes encore plus bête que ce que vous pensez.

    Si vous êtes capable de croire que vous êtes idiot, et le lendemain que vous êtes très intelligent, il y a quelque chose qui ne va pas du tout. On ne répare pas un complexe par un autre, qui serait celui de la supériorité. On n’enlève pas une illusion avec une autre illusion. Un beau jour il faut casser l’illusion, et c’est là aussi tout le défit lancé à la psychiatrie au passage de la nouvelle ère. La psychiatrie est quelque chose de très utile, une science primordiale dans la compréhension de l’homme, même dans sa définition occulte pour l’avenir. Mais dans sa thérapie, la psychiatrie est pour nous et dans notre estime relativement nulle, car elle s’empare d’une illusion pour ôter une autre illusion. Ce qui fait que l’individu ne peut pas être soigné et qu’il a toutes les chances même d’empirer. 

    Car dans les illusions, d’une illusion à une autre, la psyché humaine ne peut pas tenir, ne peut pas se faire une santé. Un jour elle s’écroule, et généralement s’écroule encore plus fort, même s’il faut pour cela des années, mais un jour tout s’écroule. Parce que l’homme a besoin de vérité, et tout le défi de la psychiatrie moderne, la psychiatrie qui viendra avec cette ère du verseau, sera de s’établir dans le règne de la vérité, et de ne plus utiliser des illusions pour en masquer d’autres.

    Donc de psychiatrique, la psychiatrie doit devenir en fait ce que l’on pourrait appeler la psychologie ésotérique. Il faudra pour cela admettre l’existence de l’âme, des forces de l’âme, ce que nous nous appelons donc le réel.

    Pourquoi la psychiatrie ne peut-elle plus ou ne pas soigner à l’heure actuelle ?

    Parce qu’elle utilise d’autres illusions pour masquer les illusions, et parce qu’elle n’a pas d’autres instruments, parce que n’étant pas ésotérique, elle ignore les forces de l’âme. Or un individu peut soigner toutes les maladies qui sont en lui, en utilisant les forces de l’âme. Mais pour connaître les forces de l’âme, il faut croire à l’existence de l’âme, et il faut définir ce qu’est l’âme, et la nature de l’âme. Donc il faut complètement sortir du domaine religieux pour enfin une bonne fois pour toutes devenir ésotériste.

    Dans le futur, les écoles initiatiques apporteront une grande possibilité d’avancement à toutes les sciences, les scientifiques verront bien qu’ils tournent en rond avec leurs définitions, et ils en viendront à conclure l’existence en fait des énergies pures. Aujourd’hui on admet l’existence des énergies grossières qui viennent du plan physique, l’électricité, la force d’attraction, mais on en viendra à conclure sur l’existence des énergies pures, venant de l’esprit. À partir de ce moment-là, la définition de l’âme va être une bonne fois pour toutes donnée à l’homme.

    Qu’est ce que l’âme alors ? Si ce n’est pas l’âme dont parlent les religieux, si ce n’est pas l’âme dont parlent les mystiques, si ce n’est pas cette boule de lumière qui serait à moitié divine et à moitié humaine, qu’est ce que c’est ?

    On peut définir l’âme en théorie, mais ce qui serait le mieux en fait, c’est de pouvoir sentir l’âme et l’âme des choses. Là, est le défi le plus fort lancé à l’humanité, connaître l’âme des choses. En connaissant l’âme des choses, vous arriverez à connaître votre propre âme, l’essence de la vie. Il ne faudrait pas définir l’âme autrement que l’essence de la vie, parce que c’est une définition qui permet de passer aussi bien dans le domaine de la science que de rester dans le contexte ésotériste.

    Lorsque l’on parle d’essence, nous ne sommes pas obligés de faire des clichés de la divinité. En tant qu’essence nous pouvons imaginer ce qui est d’une expression supérieure. Autrement dit qu’est ce que l’âme ?

    C’est la forme supérieure de la vie. Quelle vie ?
    Celle que vous connaissez à l’heure actuelle, celle de votre vie physique. Donc l’âme est l’expression, la forme de vie supérieure à l’expression physique. Elle est donc une expression en tant qu’esprit. Si l’on essaie de comprendre l’âme comme étant une forme d’expression, on quitte le terrain des mystiques, on quitte le terrain religieux, et l’on peut s’acheminer vers une définition scientifique, qui peu à peu, en devenant de plus en plus subtile, rejoindra les définitions ésotériques.

    Tous les scientifiques sont d’accord à l’heure actuelle pour comprendre et admettre qu’il existe une essence à la vie. On peut l’appeler énergie, vibration, fréquence, ou âme solaire, mais il existe une essence à la vie. Ceci n’est pas donné par la recherche nucléaire, mais à force d’étudier les forces de l’univers par la physique, l’homme se rend bien compte qu’il existe un mouvement derrière la force, et donc que la force qui existe dans l’univers, par exemple la force d’attraction des planètes, n’existe pas par elle-même et d’elle-même, mais qu’il y a, sous-jacent, une autre force ou un mouvement primordial et c’est ce mouvement primordial qui est maintenant le but de la recherche scientifique.

    C’est ce qui donnera en même temps l’accès à la compréhension de la notion espace-temps, qui est si difficile à comprendre pour les humains, alors qu’en fait, la notion n’existe pas. Ce qui ne veut pas dire que le temps n’existe pas, que la distance n’existe pas, c’est l’approche mentale de la notion qui n’existe pas. Le temps existe, parce que les cycles existent, le soleil n’est pas né n’importe quand, il y a eu un moment pour sa naissance. L’homme n’est pas né n’importe quand, il y a eu un moment pour sa naissance. Donc le temps, une forme de temps, ce que nous nous préférons appeler les cycles existent.

    Les Hindous avaient d’ailleurs une meilleure appréciation de la chose, lorsqu’ils parlaient des respirs de la divinité. Et ainsi lorsque la divinité expire ou inspire, des cycles de création et de manifestation ont lieu, donc des cycles de mouvement. Car le temps ou le cycle n’est rien d’autre en fait, qu’un mouvement de la manifestation qui est sorti, qui se déroule et qui revient. Et ce cycle-là, donc ce mouvement, c’est ce que vous vous appelez le temps, mais ce n’est pas du temps, c’est un mouvement dans l’espace.

    Lorsque vous voulez approcher la spiritualité, il ne faut même pas chercher Dieu, c’est une erreur je vous le dis.
     
    Je ne vous dirais pas que Dieu se moque que vous le cherchiez, mais vous savez c’est un peu cela en fait. Et je ne dis pas cela parce que Dieu est au-delà de tous les hommes, et qu’il est heureux dans son nirvana, et que plus rien ne compte. Dieu que vous aimez, ou que vous imaginez comme étant Dieu, ce Dieu-là a connu des millions et des millions d’humanités à travers lesquelles il s’est incarné, et qu’il sourit lorsque l’homme le cherche, parce que l’homme ne sait pas qu’il est une partie de la divinité.

    Lorsqu’un individu veut aller sur le chemin initiatique, et qu’il y va en se séparant déjà de la divinité, en pensant qu’il est simplement un disciple, qu’il est simplement monsieur X, ou madame Z, en train d’essayer d’obtenir l’initiation Y, il met des obstacles sur son chemin, et il n’a presque aucune chance d’obtenir l’initiation qu’il cherche.

    Ce qu’il faut dès demain, pour que votre spiritualité s’accélère ou qu’elle naisse, il faut penser que vous n’êtes pas différent de l’objet que vous cherchez, c’est-à-dire Dieu ou la perfection ou la lumière. Et que puisque cet objet est déjà vous-même, il vous faudra donc vous efforcer simplement de ne plus être ce qui empêche cette lumière d’être.

    Donc, si vous êtes déjà cette lumière, et que vous êtes jaloux, il ne va pas falloir courir les psychiatres, ou les radiesthésistes, ou je ne sais quel médecin de l’âme pour vous empêcher d’être jaloux. Il faut que dès demain vous ne soyez plus jaloux, et ceci non pas parce que vous ne devez plus être jaloux, mais simplement pour pouvoir être votre propre lumière. La démarche est complètement différente, et vous empêche d’être en conflit avec vous-même.

    Combattre un défaut n’est pas facile et c’est même quelque chose d’inutile. Je ne favorise jamais le combat contre les défauts, parce que les défauts ne sont pas importants. Alors pourquoi leur donnez-vous de l’importance en les combattant ? Il ne faut pas. Être jaloux est quelque chose de complètement illusoire, cela n’a aucune importance, aucune réalité, alors pourquoi donner de l’importance à cette illusion, en la combattant.

    N’oubliez pas, comme dit un certain dicton, que l’indifférence est souvent la meilleure des réponses. Cultivez cette force, l’indifférence, qui est en même temps la puissance du renoncement. N’allez pas contre votre défaut, ne vous obligez pas à ne plus être jaloux. Simplement dès demain, lorsque vous sentez la jalousie naître en vous, ou n’importe quel autre obstacle à votre lumière, ne croyez plus en sa puissance. Si vous croyez en la puissance de la chose, vous allez lui en donner et vous n’en sortirez pas. Si vous ne croyez pas que la chose existe, vous vous en libérerez.

    De quelle manière est-ce que l’on peut ne plus croire à l’existence d’une jalousie que l’on éprouve ? Car c’est difficile, il ne faut pas se leurrer non plus.
    Il ne faut pas se tordre de jalousie et se dire : « Mais non je rêve, je ne le suis pas, c’est un cauchemar, en fait je ne sens rien ». Il est certain qu’il ne faut pas se jouer de comédie.

    Mais de quelle façon authentique dépasser cette jalousie ?

    Lorsque vous sentez la montée de cette vibration, vous vous asseyez, vous ne faites plus rien, que vous soyez au volant de votre voiture, en train de faire la cuisine, que vous soyez à votre travail, ou à n’importe quoi d’autre, arrêtez tout et allez profondément dans cette vibration, laissez-vous presque emporter, entraîner par cette vibration en entrant profondément en elle, et vous allez découvrir sa véritable nature.
    Vous allez voir que ce n’est qu’un diable complètement étranger à vous, extérieur à vous, qui n’a rien à voir avec votre nature et qui s’amuse à vous piquer, à vous chauffer et qui se nourrit, qui vous vampirise et qui vit à vos frais. 

    Lorsque vous aurez compris que c’est une énergie parasite, qui n’a rien à voir avec votre nature véritable, automatiquement vous allez dire : « Mais qu’est ce que je suis en train de faire, à quoi est ce que je perdais mon temps, mes énergies, ma santé et ma vie. Je perdais mon temps à être jaloux. Je perdais l’énergie de mon cœur, de mon âme à nourrir cette jalousie. Je devenais presque fou ou folle, en croyant à cette illusion ». À ce moment-là vous allez lâcher.

    Si en vous, par un fait réel, votre jalousie a été inspirée comme cela se passe souvent à l’intérieur des couples, la tromperie, ou je sais quoi d’autre, à partir de ce moment-là vous allez régler votre vie de couple ou votre relation avec l’autre. Si toute cette jalousie vous a été suscitée parce que votre compagne ou parce que votre compagnon se trouvait toujours en plus agréable compagnie ailleurs, votre vie de couple va se régler. C’est-à-dire que du jour au lendemain vous n’allez plus supporter, non pas, que votre mari ou que votre femme vous trompe, mais vous n’allez plus supporter d’être avec quelqu’un dont les préoccupations sont bien en deçà des vôtres. Et ceci pas avec mépris, « Regarde où tu en es encore, tu ne penses qu’aux femmes, moi j’ai dépassé cette chose, j’ai même vaincu ma jalousie, j’ai compris que finalement tu es trop bête et trop bas pour t’intéresser à autre chose qu’aux femmes. »

    Il ne faut pas faire cette erreur, car alors, vous, vous allez vous enfoncer encore plus, car c’est une illusion que vous venez de soulever, ce n’est pas du tout la réalité.

    Lorsque vous allez comprendre cette différence entre votre conjoint et vous-même, cela ne devra pas être suscité par le mépris de l’autre. Au contraire, avec grande compassion, vous allez essayer de l’enseigner pour qu’il dépasse cet état de conscience dans lequel il est, ou elle est, et ce sera la marque véritable du dépassement de votre jalousie, qu’elle est été justement suscitée ou pas, cela n’a pas d’importance à ce moment-là. Vous aurez véritablement dépassé cette zone où la nature humaine éprouve des énergies grossières.

    Il est certain qu’il est douloureux pour les couples de se voir être trompés, ou de ne pas se sentir tout à fait aimés et de connaître cette relation et cette vibration qu’est la jalousie. C’est sérieux, cela peut-être souvent dramatique, parfois mortel. Mais en même temps, c’est tellement illusoire, c’est tellement faux, c’est tellement irréel.

    Quel mal y a-t-il à ce que l’autre se trompe en allant vous tromper ? Car il ne vous trompe pas, c’est lui qui se trompe. Il se trompe de monde, il se trompe de vie, il se trompe de réalité. Je ne dis pas faites une croix dessus, pardonnez-lui avec un grand sanglot. Non. Il faut que vous ayez la compréhension juste, sinon votre pardon ne sert à rien, parce qu’il n’est pas nourri par la réalité, par la compréhension véritable.

    Comprenez que l’autre vit dans un monde illusoire, qu’il se trompe de monde, qu’il se trompe de vie, qu’il se trompe de réalité, et que le plus perdu, ce n’est pas vous avec votre souffrance, c’est lui avec sa bêtise, ou c’est elle avec son erreur. Alors s’il vous reste un peu d’amour, un peu de compassion, un peu d’humanisme en vous, si tout n’a pas été épuisé par son comportement, essayez de le faire décoller de cet état de conscience, sinon, partez tout simplement, faites votre chemin.
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