• 20 10 90 Intègre tout ce qui est dans ton univers

     

    Si les choses cassent (tes méditations ou tes concentrations) c’est parce que tu es ignorant. Tu ne sais pas intégrer les énergies en provenance du monde extérieur. Tu ne sais pas intégrer les signaux. Tu te concentres simplement sur ton propre carburant et tu essayes de faire avec ça. Et c’est à ce moment-là, que le jour où tu es fatigué, tu t’aperçois que tu n’arrives pas à méditer. Tandis que, du moment que tu sais intégrer tous les signaux de l’extérieur, même si tu es fatigué, tu arrives à te recharger. Si tu écoutes, par exemple, le bruit de la nature ou même le bruit des voitures ! Les bruits ne sont pas forcément disgracieux parce qu’ils appartiennent au monde technologique. Il faut savoir tout utiliser, comme il faut savoir se nourrir d’un seul haricot en période de guerre.

    Alors, intègre tout ce qui est dans ton univers, que ce soit le bruit des marteaux-piqueurs, des voitures, des ascenseurs, des voisins qui crient. Essaye de faire de tout cela un plan « lourd » qui, d’autant plus qu’il est lourd, va donner du bon or bien brillant !
    Il est très facile de méditer sous un chêne ou sous un saule. Il est très facile de rencontrer Dieu en descendant une rivière restée sauvage. Il est très facile de voir les anges lorsque qu’on va au sommet de l’Everest, mais une fois au sommet, tu te diras qu’il y aura encore plus d’anges si tu vas sur la lune !

    Chaque fois, l’homme se conditionne et se limite en se disant « Dieu ne sera pas dans une cave. Dieu ne sera pas dans une maison close. Dieu ne sera pas dans une gare ou dans un wagon-lit. Dieu ne sera pas à l’endroit de mon travail face à ma machine à écrire ». Ce qui fait que tu vas te battre toute la journée contre des endroits ou des situations où il te semble que Dieu n’est pas. Il n’est donc pas étonnant (puisque tu as résisté à ce point toute la journée avec l’impression de combattre les ténèbres) que lorsque tu rentres chez toi le soir et que tu veux méditer, tu n’as plus d’énergie, tu n’as même pas l’envie. Et en constatant que tu n’as pas l’envie, tu as honte de toi. Tu en conclus que tu n’as pas d’ambition, que tout est dans ta tête et que tu ne réalises rien, que tu ne seras jamais capable et que finalement tu n’es pas un disciple. C’est à ce moment-là que l’idée de trouver un maître entre dans ton esprit, croyant qu’en le trouvant tout ira bien, qu’il t’enverra de l’énergie de l’autre bout du monde et que tu pourras alors faire toutes ces choses spirituelles.
    Et voilà que tu chasses une illusion avec une autre dix fois plus grande !

    Il vaut mieux avoir un sentiment de solitude et savoir combattre, plutôt que de chercher son maître.

    C’est de cette force dont je voudrais te parler. Non pas que je cherche à t’initier comme si j’allais te transmettre quelque chose, mais à t’initier par la compréhension.
    Être seul au monde… ou du moins, avoir le sentiment de l’être, la sensation de l’être. Être seul et vivre quand même ! Être debout quand même ! Faire les choses quand même ! Et croire en Dieu quand même ! C’est là un niveau initiatique magnifique. Alors que chercher son maître et faire ses valises pour le trouver, cela n’est pas initiatique. Même si toi, tu le crois ! Même si tu en as l’espérance. Même si tu me montres noir sur blanc que c’est la fine expérience d’autres, avant toi, qui sont allés à tel endroit rencontrer tel grand initié et que leurs vies en fût changé. Tu te dis que ton destin est le même… Mais ton destin est à toi !

    Le destin actuel de la plupart des occidentaux est de devenir un homme debout et responsable. Un homme qui croit en Dieu non pas parce qu’il l’a rencontré et qu’il en fait son camarade de méditation, mais parce qu’il a la force du lien en lui. Un homme qui croit en Dieu non pas parce qu’il croit en quelqu’un qui va libérer l’humanité mais parce qu’il se dit « JE vais libérer l’humanité. JE vais faire chaque jour ma part de travail et grâce à cela Dieu va exister sur terre ».

    Le disciple débutant (qui fonctionne encore avec une pensée profane) attend que Dieu fasse les choses. Il attend que les maitres arrivent en ribambelles, qu’ils plantent des totems à gauche, des portails à droite, des entrées automatiques pour les bons et des fermetures automatiques pour les mauvais. Exactement comme petit Pierre attend que père et mère rentrent à la maison, sur la terre, on attend papa bon Dieu ou papa Kouthoumi ou papa Morya et on se plaint qu’il ne vienne pas, qu’il est en retard en train de faire les courses à Shamballa ! Et moi pendant ce temps-là je meurs de faim, alors que le chocolat est à droite dans le placard !
    Il faudrait qu’il se dépêche de venir, pour fabriquer la paix sur la terre de façon à ce qu’il n’y ait plus de guerres nulle part, plus d’enfants torturés nulle part.

    Oui… bien sûr… ce serait beau si tout était réglé d’un coup.

    Lorsque je vous dis ces choses ne croyez pas que je me moque de vos appels et que je les tourne en dérision. Absolument pas ! Nous sommes au courant de la souffrance et nous en sommes doublement au courant parce que nous l’éprouvons, nous aussi. N’imaginez pas que le maître soit cet être amphibie entre terre et ciel qui arrive aussi bien à flotter dans le nirvana qu’à effleurer la poussière du sol et que là-haut, il est comme à l’abri de tout et désintéressé du monde, même si de temps en temps il envoie un guide, un prophète ou un guérisseur.
    Un maître qui reste en relation avec l’humanité, parce qu’il en choisit la charge, reste en relation avec la souffrance du monde. Et non seulement il l’éprouve, mais elle circule dans tout son être comme votre sang circule dans votre corps.

    Pourquoi est-ce que cela se peut ?

    Cela se peut parce que la souffrance est une énergie.
    Lorsque j’éprouve ma souffrance, que ce soit un mal physique ou un mal intérieur, j’émets un rayonnement dans le monde. Et ce rayonnement s’accumule à d’autres rayonnements en souffrance. Il devient une sève, une sève de souffrance qui circule dans le corps de la terre. Et comme les maîtres font synthèse avec le corps de la terre, c’est une sève qui circule en eux aussi.
    C’est pour cela que Jésus vous a dit « Tout ce que vous ferez à mes enfants, vous le ferez à moi-même ». Et c’est aussi pour cela qu’il peut prétendre à continuer à souffrir avec vous, jusqu’à la fin des temps. Ce n’est pas une parole de religion ou une parole de poésie. Ce n’est pas une parole d’encouragement, comme on tape sur l’épaule de quelqu’un en lui disant « Je suis en pensée avec toi ». C’est effectif. C’est du concret. C’est du réel.

    Chaque fois qu’un homme souffre, c’est immédiatement ressenti puisque l’homme est une cellule de l’esprit, du corps du Christ, du logos de la planète.
    Le Père de l’humanité ne peut pas ne pas être au courant de ce qu’un de ses enfants vient de mourir ou de naître. Il le sait parce qu’il sent dans son propre corps qu’une âme vient d’être activée et qu’une autre vient de retourner dans le sommeil. Tout est connu. C’est pour cela que vous n’avez pas besoin de vous faire du souci lorsque vous pensez à votre maître, lorsque vous vous dites « Mais quand vais-je le rencontrer ? Est-ce que je ne loupe pas quelque chose en allant pas dans cet endroit parce qu’il s’y trouve peut-être  ? »
    Puisque vous êtes contenu, puisque vous faites partie du corps du Christ et de celui du Père de l’humanité, dès que vous aurez la fréquence exacte, l’oscillation juste, vous allez automatiquement vous situer à un autre endroit du corps de ce Père de l’humanité. Et c’est en voyageant à l’intérieur de ce corps magnifique, ce corps planétaire, que vous allez rencontrer, soit des initiés, soit des maîtres.
    Les maîtres ne se trouvent pas dans l’orteil. Tant que vous êtes dans le pied du corps planétaire, vous ne rencontrerez que le sol, qu’une vie qui parait profane, stupide et insensée. Mais dès que par votre oscillation, votre compréhension, votre joie, vous allez commencer à circuler dans le corps du logos et que vous allez monter dans ses organes vitaux, vous allez rencontrer celui qui règne dans cet endroit vital, dans ce chakra du corps. Et c’est comme cela que, d’un seul coup, vous rencontrerez un initié ou un maitre, un initiateur.

    Cela ne veut pas dire que l’homme doit absolument se transformer fondamentalement pour rencontrer quelqu’un de lumineux. Il y a de temps en temps des êtres lumineux qui descendent jusque dans le pied du corps planétaire (donc, jusque dans la vie traditionnelle). Ce sont des moments où le corps planétaire crée des postures (qui ressemblent d’ailleurs étrangement aux postures de Hatha-yoga). Selon les mouvements du corps planétaire il y aura une certaine circulation des énergies du Logos. Il y aura, par exemple, la tête en contact avec le pied ou la tête en contact avec le ventre ou la main en contact avec le cœur.
    Ce qui fait que ces êtres qui normalement ne se connaissent pas (les êtres de la main et les êtres du cœur) vont se rencontrer au moment où le Logos fait ce mouvement. On appellera cela des alignements de planètes ou des alignements d’ères (appelez cela comme vous voulez) mais c’est aussi la danse du Logos et, par ce mouvement, il fait se rencontrer les êtres et les royaumes.
    Il y a donc un moment où le Logos met complètement sa tête au niveau de ses pieds et c’est à ce moment-là que la lumière entre dans le monde profane. C’est à ce moment-là qu’il y a la naissance d’un grand messie, d’un grand illuminateur qui est alors porteur de la couronne. Et puis, ce porteur dit qu’il s’en retourne, que tout ce qu’il ferait dorénavant ne serait plus fait que par son propre pouvoir et non plus par le pouvoir du Père. Il se retire parce que le mouvement du Logos change. La tête se met ailleurs, désormais.

    Est-ce qu’il faut vivre tout cela comme un esclavage ? « Tiens, il n’y aura de lumière que la prochaine fois où le Logos mettra sa tête aux pieds ! » Non. Il faut vivre cela comme une joie ! Et penser que s’il y a des âges, des cycles qui dépendent de la danse du Logos, rien ne m’empêche à moi, petit homme, petit individu, de monter cette échelle, de monter cette corde où se trouvent des endroits de lumière.
    Je peux donc choisir d’attendre chaque fois que le Logos effectue un mouvement différent où je peux commencer à danser ma propre danse (qui est en fait la même que celle du Logos). Et c’est en exécutant cette danse moi-même que je vais attirer des énergies qui normalement ne viendraient qu’en d’autres âges. Je vais pouvoir attirer sur moi l’énergie de la tête du Logos aussi sûrement que si j’attendais les prochains 2000 ans.

    Donc, si je peux intervenir à ce point, cela veut dire que j’ai le devoir d’être un homme avant tout. Et un homme qui va savoir vivre son statut d’homme.

    Qu’est-ce que veut dire « être un homme » ?
    Qu’est-ce qui va me permettre « d’exister » ?
    Comment programmer cette existence pour qu’elle ne soit pas une catastrophe ?

    Comme je l’ai dit tout à l’heure, en spiritualité on va favoriser la construction du moi supérieur. Et la construction de ce moi supérieur est inspirée par le fait que l’homme est dépositaire d’une volonté de connaissance. Au début, c’est se connaitre soi-même d’après ses cheveux, sa peau etc… ensuite, c’est se connaitre soi-même d’après des valeurs, puis c’est se connaitre soi-même d’après la nature divine.

    Pour construire cette identité supérieure, je vais devoir contempler ma nature inférieure. C’est la première étape. Et c’est la plus délicate parce que cela ne plait pas aux débutants. Ce n’est pas tant parce qu’il faut faire des efforts (car ceux qui sont vraiment intéressés par la spiritualité sont souvent assez motivés pour faire l’effort) mais, ce qui brise leurs efforts, ce qui supprime l’énergie de l’effort, c’est qu’ils se mettent à s’apprécier ou se dés-apprécier eux-mêmes ! Ils se disent « Tiens là je ne suis pas bon pour telle chose. Cette laideur m’encombre. Cela me fait du désagrément. Je n’ose pas me montrer avec ça ! » et puis quand ils font autre chose ils se disent « Ah non, là je n’ai vraiment pas été performant. Bon, je ne m’en suis pas trop mal tiré. On ne m’a pas trop vu. On n’a pas trop remarqué mes bêtises. Mais quand même… Alors voilà encore quelque chose que je vais casser. » Et puis quand ils vont faire autre chose et que là, ils vont le réussir brillamment alors ils vont en faire un bruit intense. Si bien qu’il y aura une énorme dépense d’énergie dans l’appréciation de cette chose faite, pour une fois, joliment. Et ils vont éprouver une très forte excitation. Le cœur va battre très fort. Et toute cette énergie va être « brûlée » dans cette joie inférieure…

    Tout cela parce que je m’apprécie ou je me dés-apprécie moi-même. Automatiquement, je brûle les énergies de ma volonté.
    La volonté UNE n’est pas une volonté de jugement. Le feu « volonté », le feu « pouvoir », n’est pas un feu qui doit être utiliser pour « Je m’aime » ou « Je ne m’aime pas ». La raison peut dire « là, je n’ai pas fait correctement, mais là, oui j’ai réussi ». Un point c’est tout. Tandis que mon feu « volonté », mon feu « pouvoir », doit rester intact pour accomplir la prochaine fois ce qui a été raté maintenant. Si je prévois que la situation va se représenter dans 15 jours ou dans 1 mois et si pendant ses 15 jours ou ce mois je pense à l’échec que j’ai enduré, au désagrément que cela me fait, aux émotions que cela implique, et bien lorsque j’arrive au moment de refaire l’expérience, j’ai déjà la moitié moins d’énergie pour réussir, parce que pendant un mois j’aurais gaspillé ces énergies.

    Que faut-il faire alors ?

    Il faut tout simplement, pendant un mois, penser à la tactique pour réussir. Ne travailler qu’avec la tête. Faire un bilan : « Tiens, là, peut-être que si j’avais fait comme cela j’aurais réussi mais cela aurait impliqué de faire ceci cela et cela comme autres mouvements ». Ainsi, quand je me trouve à nouveau dans l’expérience, je suis déjà prêt à faire tous les mouvements en question. Et alors je réussis !

    Lorsque je suis en état d’expérience, bien que l’émotion soit quelque chose d’extraordinaire (comme je l’ai dit tout-à-l’heure), je ne dois pas avilir cette beauté qu’est l’émotion en brûlant l’énergie, en la détournant de son but de construction pour en faire une jouissance immédiate, une jouissance qui ne me plait qu’à moi, moi, moi, le petit moi moi.
    L’émotion est quelque chose que je dois situer au niveau de l’appréciation de la beauté et uniquement cela. L’émotion est comme une antenne pour apprécier la beauté. Et par cette capacité à apprécier la beauté, je redeviens sensible à Dieu, tout simplement.
    Lorsque j’agrandis ce pouvoir de ressentir la beauté, lorsque je le pousse aux confins de ce dont il est capable, c’est celui-là seul qui me permet d’entrer en contact avec le cosmos, de partir très loin pour sentir de quel manteau est entouré Vénus et pour ressentir la douceur, sa chaleur, sa transparence. Mais il faut pour cela que mon émotion soit capable de se tendre très haut, très fort, comme une note qui va à l’infini. Car si, au contraire, je prends cette note que j’enferme dans un tambour et que je tape sur ce tambour et bien je ne ressentirai ni la vie, ni le cœur de Vénus. Je ne verrai que les bus qui passent. Je n’entendrai que les voitures qui klaxonnent et je ne penserai qu’à mon mari ou à ma femme qui vont me faire le même problème, pour la x-ième fois.

    Dès que j’emprisonne la note sensible de ma vie dans un instrument qui est lourd (et cet instrument dépend de mon jugement) je ne remarque que désolation et ce monde devient très pesant. Et c’est en le remarquant que je me dis « Tiens, peut-être qu’en spiritualité on me donnera des ailes. » Mais tu te trompes !! En spiritualité, on ne donne pas d’ailes, au contraire. Tu as du poids ? On te met dans le vide pour que tu tombes bien au fond. Et dans la chute, tu penses que tu vas t’écraser, que la mort arrive, que c’est fini ! Et donc tu trouves le moyen de défaire le boulet que tu as au pied. C’est à ce moment là que les ailes poussent. Ce n’est pas parce que tu as rencontré Dieu mais plutôt le diable, non ? Et voilà que l’initiateur n’est plus le même… Et si l’initiateur était celui que l’on redoute ? Et si l’initiateur sentait le souffre ? Et si l’initiateur se trouvait en enfer, au milieu de colonnes de feu ? Et si lui-même crachait du feu comme un dragon ? Voilà que cela changerait tout ! Moi qui tous les matins pense aux petits dévas roses et aux petits dévas bleus ! Moi qui tous les matins refais la tapisserie de Shamballa ! Moi qui tous les matins essaie de visualiser Morya ou Kuthumi (ou qui que ce soit d’autre) dans les plus belles soies… Voilà que mon Père, mon libérateur, celui qui va libérer mon âme, lui donner sa vie, est rempli de feu, sent le souffre et est à l’intérieur de l’enfer ! Voilà que, d’un seul coup dans ma tête, tout se fracasse ! « Mais comment ? On m’a dit que le diable était mauvais ! En religion, c’est bien celui qui perd l’humanité ? C’est bien celui qui est là tous les soirs à me pousser dans le lit de ma femme ou de mon mari et à me donner envie des pires choses ? C’est bien celui-là qui se cache dans les crèmes au chocolat et qui m’en fait sentir toute l’odeur jusqu’à ce que je ne puisse plus résister ? Le diable, c’est bien celui-là qui me fait regarder la télé, la télé, la télé et que je n’ai donc plus envie de méditer ? C’est bien lui, n’est-ce pas ? »
    Et bien non ! Ce n’est pas lui !

    Le diable n’est ni celui qui te pousse dans un lit, ni celui qui te pousse à dévorer les sucreries, ni celui qui te pousse au divertissement. Ce qui te pousse à tout ça, c’est autre chose. C’est tout simplement ton appétit de vivre, et de vivre tout à la fois comme un tambour et comme la note d’un violon haut perché.
    On n’a rien compris de celui qui est l’initiateur et qui te fait si peur parce qu’on l’a appelé « le diable ». À travers les siècles, on l’a habillé de quelque chose de très différent car il fallait faire peur aux hommes pour les faire avancer, il fallait bien les motiver pour aller vers le ciel.

    Si avait été enseigné aux hommes qu’il n’y a pas de jugement et qu’ils ont l’éternité pour faire leur chemin, croyez-vous que les individus auraient pensé à s’améliorer ? Non… Même en les poussant à l’amélioration, même en leur faisant éprouver des peurs pour y aller, regardez à quel point les choses vont lentement ! Aujourd’hui encore il existe la guerre. C’est pour vous dire à quel point le diable fait peur n’est-ce pas ? L’enfer ne concerne que ceux qui y croient. Mais celui qui n’y croit pas s’en moque ! Le guerrier se moque complètement de l’enfer. L’enfer n’est pas un moyen de le faire devenir un ange. Il est donc dommage que ceux qui tombent en enfer soient toujours les mêmes : Ceux qui croient en Dieu. Tandis que celui qui a décidé de faire le mal parce que cela l’arrange ne connait pas l’enfer. Il fait ce qu’il a envie de faire et ne connait aucun remords moral alors que c’est cela le véritable enfer. Celui dans lequel je me mets moi-même, par ma pensée.

    Il n’y a pas une zone dans l’univers qui s’appelle l’enfer, même lorsque je me désincarne.
    Lorsque je me désincarne, je me retrouve dans mon paysage intérieur (quelle que soit la localisation que j’occupe à ce moment-là dans l’univers). Ce qui fait que si j’ai passé ma vie à être alcoolique, forcément, ce sera l’enfer pour moi. Mais c’est un enfer que je me suis construit à force de boire et je m’y retrouve au moment où je quitte mon corps. Cela ne veut pas dire qu’il y a une couche, dans l’astral qui serait un « logement » spécial pour les alcooliques et qu’à cet endroit-là il y a « les tourmenteurs ». Des tourmenteurs qui prévoient, par exemple, de faire passer des bouteilles jusqu’à ce que l’envie vous vienne à la bouche et que vous ne puissiez les attraper. C’est un univers qui est « intérieur ». L’homme, puisqu’il n’a plus de corps, bascule complètement dans son propre univers, un peu comme lorsque vous dormez. L’enfer et le paradis, c’est la même chose, une fois que l’on décède : Je bascule dans le cauchemar ou dans le rêve, selon ce que j’ai fait, selon comment j’ai aimé, selon ce que j’ai pensé, tout simplement.

    Donc, si je me souviens bien que l’univers d’ici et l’univers de l’au-delà dépendent toujours de ma création intérieure, comment vais-je juger le diable maintenant ?
    Si ce n’est pas celui qui est dans l’enfer et qui m’attend pour me griller, qui est-il ? Qui-est-il ?
    Cherche un petit peu avant que je réponde…
    Cherche ! Qui est-il ?

    S’il est celui qui est dans le feu et que l’homme, notamment, doit être initié au feu de l’esprit, immédiatement le diable apparait comme le seul initiateur de l’homme.
    Alors comment se fait-il que cet initiateur soit devenu un concept diabolique à travers les âges ?

    Tout simplement parce que les religions ont transformé la figure de l’épreuve, la figure de l’initiation et donc aussi la figure de l’initiateur.
    Lorsque l’on vous dit : « C’est le démon qui te tente ! », lorsque tu veux de l’amour ou de la crème au chocolat, ce n’est pas un démon qui vient et qui veut te retenir dans son royaume parce qu’il a besoin de valets, qu’il fait concurrence au bon Dieu et que ça lui fait plaisir. C’est tout simplement qu’en étant vivant et en étant sur terre, et en ayant cette émotion palpitante, en ayant cette conscience ouverte à tout, tu vas immanquablement avoir des désirs. Désir d’amour parce que désir de vivre. Désir de chocolat parce que désir de joie. Mais là où l’initiation intervient (ou le diable intervient) c’est que si tu manges, par trop, cet amour ou cette crème au chocolat, tu y deviens attaché. Et à ce moment-là, l’instant initiatique n’est plus un endroit de libération mais d’emprisonnement. C’est pour ça que l’initiateur est le diable de l’enfer ou le bon Dieu de la lumière. Exactement comme une pièce a un côté pile et un côté face.

    L’initiation te libère si tu la remportes et elle t’emprisonne si tu la rates. Voilà que, d’un seul coup, je suis emprisonné. Et dans ma prison qui s’appelle gourmandise, il y a moi et ma crème au chocolat tous les soirs de ma vie !
    Il n’y a pas de gardiens dans ma prison, personne pour m’aider, pour me soulager, pour me tenir sur la chaise et m’attacher les bras ou me bander les yeux. Je suis tout seul !
    Ma petite prison et ma grosse crème au chocolat… Chaque soir j’en mange !
    Quand vais-je me libérer de cela ? Quand le démon aura fini de me fabriquer de la crème au chocolat ?
    Non !
    Cela ne sert à rien d’aller étrangler le pâtissier. Il n’est pas plus le démon que qui que soit d’autre.
    Simplement, il faut qu’une fois pour toute je connaisse, je contemple cette crème au chocolat : « Voyons ce qu’elle a de si magnifique pour être capable de me mettre dans un tel esclavage. » Et ce, que ce soit la crème au chocolat ou le désir d’être beau ou belle, de bien parler, d’avoir un beau métier… Toutes les crèmes du monde !
    Je contemple en profondeur cette crème. Et lorsque je la décortique, lorsque je la désosse avec ma raison et que je la pèse avec mon jugement, que je rentre dans cette expérimentation avec mon émotion (mais, cette fois, une émotion pesée et en état de discernement), je découvre que c’est une fabrication ! Il y a là-dedans un peu de lait, un peu de cacao, un peu de sucre et qu’il n’y a pas de quoi en faire un monde ! Je découvre qu’en prenant ces éléments séparément, je n’ai pas la même attraction. Si je prends du lait tout seul je ne deviens pas esclave du lait. Si je prends du cacao tout seul, je n’en deviens pas esclave non plus. Au contraire, c’est amer ! Si je prends du sucre tout seul, au bout d’un moment je suis écœuré ! Mais si je mélange ces trois éléments, je compose quelque chose qui me met sur les genoux et qui excite ma gourmandise.

    La vie est tout le temps comme cela. La vie fait des cocktails. La vie est une grande cuisinière.
    Avec un élément mélangé à d’autres éléments (qui, pris de façon isolé, ne vous plairaient pas) ce tout devient appétissant.
    Si, par exemple, je considère l’activité sexuelle toute seule. Et bien quoi ? Il y a un sexe mâle qui entre dans un sexe femelle. Et après ? Pour quoi est-ce que tous les deux s’excitent tellement ? Qu’est-ce qui fait que tous les soirs ils y retournent ? C’est parce que plusieurs éléments sont ensembles. Il n’y a pas qu’un sexe mâle qui entre dans un sexe femelle. Il y a aussi des idées qui passent… des rêves ou des cauchemars que vous appelez des fantasmes. Il y a aussi dans mon cœur des sentiments qui passent… Je me mets à aimer, à tellement aimer que je veux posséder jusqu’au fin fond des âges.
    C’est le cocktail de ces trois éléments qui fait que j’y retourne chaque soir, que je ne peux pas m’en passer, qui fait que lorsque je me regarde le matin dans une glace je me dis : « Encore une soirée où j’ai diminué kundalini. Ce n’est pas demain matin que je vais m’illuminer ! Encore une série de méditations à venir où je vais traîner ma fréquence physique ! ».
    Mais si je décompose les trois éléments je m’aperçois alors que j’arrive à maîtriser toute la situation. Je vois qu’il y a deux sexes qui se rencontrent. Et deux sexes qui se rencontrent, cela ne fait pas quelque chose de terrible. Ça ne fait pas jouir ma voiture quand je mets la clé dans la serrure. Elle ne klaxonne pas pendant des heures. [rires dans la salle] Je vous fais rire à propos de la chose, mais ce n’est pas pour l’enlaidir, croyez-moi ! C’est, au contraire, pour l’embellir encore plus !
    Donc, je considère cet élément de façon séparé et je l’admets comme un fait naturel (et en conséquence comme une beauté, aussi). Puis je regarde ma tête, parce que c’est là qu’il y a le plus souvent le problème. Ma tête : ce que je veux, ce que je pense, ce que j’imagine, ce que je rêve, ce que je projette pour compenser et « être » malgré tout !

    Combien d’individus créent un véritable harcèlement sexuel auprès de leurs épouses ou de leurs époux simplement parce qu’au travail ils n’arrivent pas à la brillance qu’ils espèrent, parce qu’ils n’arrivent pas à être chef de service, comme ils l’espèrent ? Alors toute la puissance de leur envie de dominer ou de diriger passe dans la sexualité. Combien d’autres, à l’inverse, parce qu’ils ne peuvent pas dominer n’arrivent pas non plus à exercer leur sexualité ? On retrouve les deux tendances.
    Donc, lorsque je nettoie ma tête, que je me dis qu’il ne faut pas tout mélanger, ce n’est pas parce que mon patron vient de me faire une mauvaise réflexion ou de me refuser l’avancement, ce n’est pas parce que je viens d’échouer à ceci ou à cela que je dois faire subir mes « vagues de pouvoir » à mon époux ou à mon épouse. Mes idées sont un territoire que je dois nettoyer par d’autres idées et, le plus souvent, par la raison, la patience, le choix de juste mouvement.

    Puis, il y a mon cœur…
    Mon cœur qui aime et qui fait que je suis attiré vers l’autre. C’est lui qui fait la meilleure union avec la sexualité. C’est ce qui fait que la sexualité est le plus joliment justifiée. Cependant, mon cœur n’est pas obligé de passer par mon sexe. Il n’y a donc pas seulement le jour où je fais l’amour à ma femme ou à mon époux que je dois me souvenir que je l’aime. Dans les couples, c’est le profil le plus souvent rencontré. Ce qui fait que quand il y a l’amour tout va bien. Il y a des mots gentils, de grands projets qui sont faits. Mais dès que les deux pieds sont dans les pantoufles, cela ne va plus : « Où est ma chemise ? Pourquoi n’est-elle pas encore repassée ? » ou bien « Pourquoi n’as-tu pas réussi tel travail pour avoir un peu plus d’argent ? ». Et immédiatement la tête reprend le dessus et crée la dispute. On a oublié le cœur.
    Le cœur n’est pas quelque chose dont on se souvient uniquement quand on est dans le lit. Il faut s’en souvenir tout le temps et surtout en dehors du lit, de façon à ce que lorsque les amoureux ou les époux se rencontrent, ce soit véritablement un instant de communion, un acte quasiment divin.
    Si le cœur est palpitant toute la semaine, au moment où les époux se rejoignent il y a vraiment un acte d’amour. Si, au contraire, c’est la tête qui a existé toute la semaine et qu’au dernier moment, à cause d’un regard ou d’une petite musique, on se souvient qu’il y a le cœur, alors c’est comme deux mauvais comédiens qui essaient vite de rejouer la scène. Et il improvisent… Et, souvent, ce n’est pas bien.

    Donc, lorsque je veux dominer une situation, je dois séparer les éléments. En les séparant, j’arrive à exorciser leur pouvoir d’attraction et, de plus, j’arrive à beaucoup mieux me positionner face à eux. Je deviens alors profondément humain parce que j’approfondis la qualité du cœur, parce que je nettoie ma pensée (ce sont des exemples). Je ne fais plus un gros sac où tout s’entremêle, où je deviens terriblement malheureux et où personne ne peut me rejoindre !
    Je dois dissocier.

    Lorsque je comprends cela, lorsque j’arrive à dissocier, je trouve en moi l’énergie ou la motivation pour sublimer ce que j’ai décidé de sublimer, pour accélérer la spiritualité. Ou bien, j’arrive à trouver la corde juste, l’émotion juste, la beauté juste, de manière à effectuer la chose sans que ce soit une contrainte pour la spiritualité. C’est ainsi que je peux conserver ma vie de couple, conserver cette activité sexuelle si cette activité reste une relation d’amour profond avec l’autre. Il n’y a alors pas « d’ombrage » vis-à-vis des principes de la spiritualité.

    Bien sûr, si je veux aller plus loin que simplement être un homme (le meilleur possible), si je veux arracher le ventre des étoiles et m’installer sur les étoiles, alors forcément, en plus que de faire les choses bien, il faudra que j’accepte de ne plus faire du tout certaines choses. D’ailleurs, si je poursuis mon regard (ce regard qui transperce les éléments composant une situation) je peux trouver en moi une énergie qui me permettra de me priver de quelque chose, de me priver de ma crème au chocolat…

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